Le Tombeau des Lucioles
Le
Tombeau des Lucioles
Nous
sommes en été 1945, au Japon, alors que la Seconde Guerre Mondiale touche à sa
fin. Seita est un adolescent de quatorze ans. Sa jeune sœur Setsuko en a
quatre. Leur père est un officier supérieur de la marine impériale japonaise
enrôlé dans les forces navales depuis plusieurs années, ils vivent donc avec
leur mère dans la ville de Kōbe. Or, les forces armées américaines réalisent à
l'époque un lourd bombardement à la bombe incendiaire de cette ville portuaire.
La mère n'a pas pu s’enfuir à temps du gigantesque incendie qui va survenir
dans la cité. Elle est très gravement brûlée puis meurt de ses blessures. De ce
fait, les deux enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes. Après avoir vainement
tenté de contacter leur père, Seita et Setsuko partent habiter chez une tante
éloignée. La tante, au début relativement accueillante, traite progressivement
les deux enfants comme des fardeaux, volant leur nourriture, les dédaignant
avec mépris. Aussi, Seita et Setsuko partent et se réfugient dans un abri
désaffecté, en dehors de la ville, près d'un lac. Celui-ci est illuminé la nuit
par des milliers de lucioles.
Le Tombeau des Lucioles
Réalisation : Isao
Takahata
Scénario : Isao
Takahata, d'après le roman d’Akiyuki Nosaka
Musique : Michio
Mamiya
Production : Studio
Ghibli
Genre : Animation,
Guerre, Drame
Titre
en vo : Hotaru no haka
Pays
d'origine : Japon
Langue
d'origine : japonais
Date
de sortie : 16 avril 1988
Durée : 90
mn
Casting
:
Tsutomu
Tatsumi : Seita
Ayano
Shiraishi : Setsuko
Yoshiko
Shinohara : La mère
Akemi
Yamaguchi : La tante
Mon
avis : Lorsque l’on entend parler du célèbre Studio
Ghibli, le premier nom qui nous vient à l’esprit, pour ne pas dire,
parfois, le seul, c’est celui, bien évidement, du grand Hayao Miyazaki. Certes,
la chose est plutôt normale puisque cet immense nom de l’animation nippone,
pour ne pas dire de l’animation tout court, nous aura offert, au fil des
décennies, des œuvres aussi cultes pour ne pas dire, pour certaines, exceptionnelles, que Princesse
Mononoké, Le
Voyage de Chihiro, Nausicaä
de la Vallée du Vent, Le
Château Ambulant ou Le
Château dans le Ciel. Cependant, quelque part, la chose est plutôt
injuste puisque Miyazaki n’était pas le seul à briller au sein du studio et,
justement, un autre nom est pour le moins notable, je veux, bien entendu,
parler de Isao Takahata. Cofondateur des Studio Ghibli, celui-ci
aura certes moins marqué les esprits du grand public tout en livrant, au fil
des années, quelques films plutôt marquants, cependant, une des œuvres les plus
connues, les plus appréciées et la plus louée par les critiques et le public
est, curieusement, de lui, vous l’avez compris, je veux, bien entendu, parler
du Tombeau des Lucioles ! Ainsi, depuis sa sortie dans les
salles, en 1988 – puis, au fil des ans, dans le reste du monde – ce long
métrage d’animation aura sut conquérir les foules de par ses innombrables
qualités qui en fond une œuvre qui n’a absolument rien perdu de sa force plus
de trois décennies plus tard. Film dramatique qui nous replonge dans la fin de
la Seconde Guerre Mondiale, dans un Japon au bord de la capitulation et qui ne
cesse d’être bombarder quotidiennement, Le Tombeau des Lucioles est
une œuvre d’une noirceur absolue, ce, malgré le coté poétique de la chose.
Imaginez deux jeunes orphelins, vivant seuls et devant se débrouiller pour se
nourrir alors que le pays est en déroute : un adolescent et une toute
petite fille, le premier veillant du mieux qu’il peut sur la seconde. A priori,
dans un film d’animation banal, nous aurions eu droit à un sympathique
happy-end, or, ici, Isao Takahata ose briser un des plus grands des tabous du
genre en nous montrant, à l’écran, la mort d’un enfant. Impensable, inimaginable !?
Certes, je vous laisse imaginer la tronche des parents qui, à l’époque, avaient
amené leurs enfants, souvent très jeunes, voir ce film… Cependant, le coté
dramatique de la chose, aboutissement logique d’une intrigue dont on sait par
avance qu’elle ne finira pas bien, fait du Tombeau des Lucioles une
œuvre pas comme les autres et qui aura littéralement conquis un public adulte,
plus mur et franchement lassé des trucs débiles que l’on trouve trop souvent
dans les films d’animations. Bien évidement, l’œuvre d’Isao Takahata n’est pas
fait pour tout le monde, cependant, si vous êtes réceptif au genre, si vous
savez apprécier une certaine poésie – malgré la noirceur qui se dégage de ce
film – et si vous n’avez pas peur de verser une petite larme à la fin,
alors, Le Tombeau des Lucioles vous conviendra parfaitement.
Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir et apprécier une
œuvre aussi excellente…
Points
Positifs :
-
Un des plus grands films des Studio Ghibli et il n’est même
pas d’Hayao Miyazaki ! Il faut dire que Le Tombeau des Lucioles est
bien plus qu’un simple film d’animation et que nous avons davantage affaire à
une œuvre d’une maturité rare comme on en voit quasiment jamais dans le genre…
-
Malgré le coté dramatique de l’intrigue et une fin oh combien traumatisante
pour une grande partie du public, comment ne pas reconnaitre qu’il se dégage de
cette œuvre une poésie certaine et que les nombreuses scènes du quotidien –
souvent misérable – des deux enfants ne vous laisseront pas indifférent.
-
Un des plus grands tabous du genre est brisé ici puisque on nous y montre la
mort d’un très jeune enfant ! Ma foi, c’est une très bonne chose.
-
Pour ce qui est de l’animation, il n’y a rien à redire et l’on frôle avec la
perfection. Petite mention pour la reconstitution de Kōbe, ravagée par les
bombardements américains.
-
La preuve que dans les Studio Ghibli, il n’y avait pas que Miyazaki
puisque c’est son vieux comparse, Isao Takahata, qui nous livre ici sa plus
belle réalisation et une des œuvres les plus marquantes du studio.
Points
Négatifs :
-
Attention aux cœurs sensibles car Le Tombeau des Lucioles est
une œuvre dramatique qui va très loin dans l’horreur. Bref, à déconseiller aux
jeunes enfants ainsi qu’a ceux qui ne supportent pas les histoires qui
finissent mal…
Ma
note : 8,5/10
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