The Man Who Sold the World
The
Man Who Sold the World
David
Bowie
1
- The Width of a Circle (Bowie) 8:05
2
- All the Madmen (Bowie) 5:38
3
- Black Country Rock (Bowie) 3:32
4
- After All (Bowie) 3:52
5
- Running Gun Blues (Bowie) 3:11
6
- Saviour Machine (Bowie) 4:25
7
- She Shook Me Cold (Bowie) 4:13
8
- The Man Who Sold the World (Bowie) 3:55
9
- The Supermen (Bowie) 3:38
The Man Who Sold the World
Musicien
: David
Bowie
Parution
: 4 novembre 1970
Enregistré : 18
avril – 22 mai 1970
Durée : 40:37
Genre
: Hard
Rock, Heavy Metal, Folk Rock, Blues Rock, Glam Rock
Producteur : Tony
Visconti
Label
: Mercury
Musiciens :
David Bowie : chant, guitare, Dubreq Stylophone
Mick Ronson : chant, guitare
Tony Visconti : basse, piano, guitare
Mick Woodmansey : batterie, percussions
Ralph Mace : synthétiseur Moog
Mon
avis : Et dire que pendant toute mon
enfance, j’éprouvais des sentiments pour le moins ambivalents a l’encontre de
David Bowie. La raison d’un tel désamour car oui, c’était bel et bien le cas ?
Cela était dut pour la simple et bonne raison que, étant un petit brun a la
peau matte, j’avais du mal, enfant, avec les blonds aux yeux bleus (le comble,
c’est que le mince duc blanc les a vairons) qui étaient, quelque part, la norme
en France. Après tout, ne disait-on pas « nos chères petites têtes
blondes » ? Et puis, en ce début des années 80, Bowie était partout
avec son Let’s Dance et son China Girl qui
tournaient en boucle a la radio et a la télé jusqu'à n’en plus soif. Ainsi, il
m’aura fallut bien plus d’une décennie pour le redécouvrir, me procurer tous ses
albums, en tomber presque amoureux, musicalement, cela va de soit, et le
reconnaître pour ce qu’il est et ce, sans aucune discussion possible, c'est-à-dire, comme étant l’un
des meilleurs auteurs compositeurs de la seconde moitié du vingtième siècle. Et
autant j’ai put détester David Bowie enfant, autant je l’adore depuis que je
suis adulte. Car pour moi, Bowie, c’est comme les Beatles, les Stones (euh,
jusqu’en 72), Neil Young, Nick Cave et quelques autres, un génie dont je ne me
lasse pas d’écouter en boucle chacun de ses albums avec, a chaque fois, le même
plaisir. Ainsi, prenons cet envoutant The Man Who Sold The World,
album plutôt méconnu du Mince Duc Blanc. Sortie a la fin de l’année 1970, The
Man Who Sold The World, sans atteindre la qualité et le succès de bon
nombre d’albums géniaux a venir, bien entendu, est un véritable tournant pour
Bowie qui avait déjà connu bien des déboires auparavant et, accessoirement, un
véritable petit bijoux qui laisse entrevoir bon nombre de merveilles a venir.
Déjà, la pochette, où Bowie pose langoureusement en robe sur un canapé avec son
jeu de cartes éparpillées devant lui défini le personnage : il est fini et bien
fini le temps des chemises a fleurs et du Peace and Love, voila maintenant venu
des chanteurs ambigus, où le strass et les paillettes se mêlent a des textes
hallucinés parlant de folie, de dieux homosexuels et de lobotomie en pagaïe.
Bref, Bowie et le Glam Rock, cela donne tout simplement son plus magnifique
représentant, mais aussi sa plus parfaite antithèse, contrairement a Marc Bolan
par exemple qui était le Glam a (presque) lui tout seul. Ainsi, en ce début des
seventies, un curieux petit bonhomme aux yeux bizarres, autrefois mime de son
état, nous offre un album majeur, au son distordant et aux textes auxquels on
n’a parfois bien du mal a tout comprendre et où, au dessus de tout cela, plane
sa voie, intemporelle, reconnaissable entre mille et qui, des moult fois après
l’avoir entendu et réentendue, me donne toujours autant de frissons. Et
donc, The Man Who Sold The World, avec demi-siècle bien tassé,
fascine encore aujourd’hui, avec en ouverture, le magistral The Width
Of A Circle, ses huit minutes et ses guitares folles où Bowie fait le récit
d'un voyage psychologique, violent et sexuel duquel les héros sont lui, l'autre
lui (son double schizophrénique) et Dieu, qui est aussi un amant homosexuel de
Bowie, avec qui il partage des expériences sadomasochistes. Bref, dès le
départ, la messe est dite, le personnage posé, et on va en prendre pour des
décennies de plaisir. Et si ce titre, tout bonnement excellent, est une belle
entrée en matière, comment ne pas s’attarder sur ce que je considère comme le
sommet de l’album, All the Madmen, traitant de la schizophrénie et
de lobotomie avec son invocation finale « zane zane zane ouvre le chien
», l’un de mes titres préférés de Bowie, mais aussi de belles petites
perles comme After All ou The Supermen avec
son surhomme nietzschéen. Mais il en manque une, et de taille puisqu’elle donne
même son nom a l’album. Comme beaucoup de personnes, j’aurais connu The
Man Who Sold The World (la chanson, pas l’album) par la version de
Nirvana. Tout bonnement excellente, cette reprise mérite, pour une fois, le
détour, ce qui n’est pas toujours le cas par ailleurs. Mais malgré sa valeur,
indéniable, j’ai une nette préférence pour l’originale, celle de Bowie, moins
crade, plus, comment dire, planante, plus mystérieuse et où, une fois de plus,
la voie sublime tout. Inspiré d’une nouvelle de science fiction, le titre
partage encore aujourd’hui les avis, les uns préférant l’original de Bowie, les
autres, celle de Nirvana, mais quoi qu’il en soit, et quelque soit les opinions
diverses qui ont plus à voir entre les gouts et les couleurs de chacun, ce
titre est la preuve de l’inventivité et du génie du Mince Duc Blanc. Ainsi
donc, The Man Who Sold The World restera dans l’histoire de la
musique comme le premier des indispensables de Bowie. Certes, ce n’est pas
encore totalement un chef d’œuvre comme les merveilles à venir, mais il n’en
reste pas moins excellent et fourmille de bons titres, annonciateurs de la
suite qui s’avérera, comme chacun sait, excellente. Personnellement, et après
moult écoutes, je ne me lasse toujours pas de cet album, ne serais ce que pour
ces deux titres que sont The Width of a Circle et All
the Madmen, que je trouve exceptionnels, mais bon, quelque part, c’est un
peu le cas pour moi avec tous les albums de Bowie…
Points
Positifs :
-
Sans être un véritable succès a l’époque, The Man Who Sold the World est
le premier opus de David Bowie où le génie de se dernier pointe enfin le bout
de son nez sur la totalité de l’album : l’ensemble est cohérent, Bowie a
enfin trouver son univers et nous l’impose, musicalement, il y a tout un tas de
choses fort intéressantes, quand aux textes, nous sommes a des années lumières
de ce qui se faisait auparavant dans la musique populaire.
-
Il n’y a pas de mauvaises chansons dans cet opus, mais reconnaissons que des
titres comme The Width of a Circle, The Man Who Sold the
World et, surtout, All the Madmen, se démarquent nettement
du lot et sont de véritables petites merveilles.
-
Justement, dans cet album, même si le ton général est le même, Bowie aborde
moult styles musicaux et l’on passe allègrement du Heavy Metal au Folk en passant
par le Blues ou des prémices du Glam.
-
La pochette, tout simplement culte avec notre David Bowie posant
langoureusement en robe sur un canapé.
Points
Négatifs :
- Tony
Visconti, compagnon de toujours, est déjà aux manettes mais la production,
elle, souffre tout de même un peu par moments, surtout si on la compare avec ce
qui se fera par la suite. Parfois, le son est un peu étrange, la voix de Bowie
un peu en retrait…
-
Malgré un ensemble plus qu’acceptable, on sent que Bowie se chercher encore un
peu, d’où, justement, ces divers genres musicaux abordés. Mais bon, cela
arrivera très rapidement.
Ma
note : 8,5/10
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