L’Histoire Secrète – 1666
L’Histoire
Secrète – 1666
Avec
la multiplication des Ivoires en cartes à jouer, le pouvoir des archontes se
répand à d’autres hommes. Ce qui n’empêche pas ces quatre chamanes de
poursuivre leur lutte fraternelle. Très influente dans les milieux pontifes,
Reka tente de contrer les hérétiques à l’aide de l’invincible armada… en vain.
Puis elle s’attaque à l’Allemagne et parvient avec succès à anéantir le règne
de Guillaume de Lecce et des frères rouges avec qui il a fait alliance.
Pourtant en 1666, dans les bas-fonds londoniens, de curieux moines aux faciès
rongés par le temps semblent être à l’origine d’une vague de crimes répugnants.
Alors officier du roi d’Angleterre, l’archonte Erlin soupçonne son frère Dyo
d’être toujours en vie et de vouloir s’emparer des talismans. Il envoie alors
Georges Soubise quérir un dénommé Isaac Newton pour leur venir en aide. La
science de ce dernier et notamment ses recherches sur la lumière, peuvent
s’avérer un atout majeur, bien qu’encore au stade expérimental. Il s’agit en
effet de lutter contre les Oculus, des créatures surnaturelles à la peau sèche
comme du parchemin, et dont tous les orifices sont cousus…
L’Histoire Secrète – 1666
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Léo
Pilipovic
Couleurs : Carole
Beau
Couverture : Manchu,
Olivier Vatine
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
mai 2006
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Ce qu’il y a de bien avec Jean-Pierre Pécau,
c’est que, avec lui, n’importe quel événement de l’Histoire peut avoir une
explication cachée, d’où le nom de cette saga, L’Histoire Secrète, bien entendu, mais vraiment,
tout y passe, comme on le constate parfaitement dans cet album. Ainsi, dans celui-ci,
nous avons droit à l’Invincible Armada, le mythe de Faust, les découvertes
d’Isaac Newton, l’énigme des Rose-Croix, le règne de Cromwell, le sort de la
première colonie britannique dans le nouveau monde, le grand incendie de Londres
etc. Cependant, comme à son habitude, ces anecdotes ne sont que plus ou moins
vaguement suggérées, alors que l’on aurait put espérer, pourquoi pas, que
l’auteur s’attarde davantage sur celles-ci. Certes, depuis le début, la saga
est faite ainsi et l’on passe allégrement d’une époque à une autre, survolant
bien trop rapidement des faits qui auraient mérité, souvent, un traitement plus
développé. Mais bon, sans grande surprise désormais, on se coltine un énième
saut temporel et l’on quitte le siège de Rome par les troupes du Connétable de
Bourbon dans Les
Clés de Saint Pierre pour l’Angleterre post-Cromwell, au XVIIème
siècle où Erlin agit dans l’ombre depuis des décennies. Ainsi, l’on apprend que
celui-ci est responsable de la Berezina survenue à l’invincible armada
espagnole, aidée par des sorciers, en fait, des joueurs de cartes de sa
famille. Car, comme on l’avait vu dans les derniers tomes, la donne à bien
changée depuis que les Ivoires ont put être copiées et les Archontes ne sont
plus les seuls à disposer de pouvoirs, parfois utilisés de façon peu orthodoxe.
Dans le fond, ce cinquième volet de la saga est plutôt intéressant : le
synopsis, fortement inspiré de Jack l’Eventreur (mais deux cent ans plus tôt)
est plutôt accrocheur, les traits d’humour ne manquent pas et, l’ensemble est
rehausser par les dessins d’un Pilipovic dont le trait de crayon est correct.
Cependant, comme d’habitude, le lecteur pourra avoir du mal à véritablement
s’intéresser aux protagonistes secondaires, qui ne sont là que pour un album,
même si ceux-ci sont plus intéressants que d’habitude. D’ailleurs, à ce propos,
celui qui remporte la palme est, incontestablement, John Dee, anciennement
proche d’Erlin mais dont l’envie d’obtenir la jeunesse éternelle lui fit passer
un pacte faustien avec le frère de celui-ci, le sombre Dyo, que l’on retrouve
une fois de plus en bien mauvaise posture, retrouvant son apparence de vieille
momie à la peau parcheminée, comme dans Le
Graal de Montségur. Ce qui est loin d’être franchement enthousiasmant
d’ailleurs car bon, comment dire, si l’idée de voir un Dee passer un «
pacte avec le diable » se tenait, revoir Dyo en zombie de seconde zone
fait davantage penser que Jean-Pierre Pécau tourne un peu en rond avec ce
personnage, ne sachant pas trop quoi en faire. Dommage car une fois de plus, il
apparait que si l’on doit faire un bilan, entre les habituels défauts de la
saga et quelques idées mal exploitées voir même une scène qui fleure bon la
série Z – le combat final avec des rayons et des cranes jaunes fluo – ce
cinquième opus, sans être véritablement mauvais, apparait comme étant moins bon
que ses prédécesseurs immédiat, bref, que la déception est une fois de plus au
rendez vous. Mais bon, malheureusement, on commence à avoir l’habitude
désormais…
Points
Positifs :
-
Quelques bonnes idées, indubitablement, surtout pour ce qui est des multiples
références historiques citées par Jean-Pierre Pécau ; bien sur, ce n’est
pas nouveau et on est habitué a celles-ci mais bon, autant le noter surtout que
certaines sont plutôt bien trouvées.
-
John Dee et son pacte faustien qui fit de lui une liche est plutôt une bonne
trouvaille.
-
Un humour un peu plus présent que dans les tomes précédents.
-
Selon moi, le style de Pilipovic, trop conventionnel, ne vaut pas celui d’Igor
Kordey, mais bon, il n’en est pas moins correct et, d’ailleurs, s’en sort
plutôt bien pour ce qui est des costumes d’époque.
Points
Négatifs :
- Bien
sur, les références historiques sont agréables, surtout si on est un passionné,
comme moi, d’Histoire, cependant, par moments, trop c’est trop surtout que
celles-ci ne sont, pour la plupart du temps, que suggérées et auraient méritées
d’être davantage développées.
-
Comment voulez vous que l’on s’attache aux personnages puisque ceux-ci changent
d’un volume sur l’autre.
-
D’ailleurs, ces habituels sauts dans le temps nuisent indubitablement à la
qualité de l’ensemble de la série.
-
Dyo perd encore son Ivoire ? Le revoilà derechef sous avec une apparence
de zombi ? Mais il n’a pas l’impression de se répéter le père Pécau sur ce
coup là ?!
-
Que de blabla inutile par moments dans ce tome…
-
Le combat final a tout de même quelques faux airs de série Z, vous ne trouvez
pas ?
Ma
note : 5/10
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