Time
Fades Away
Neil
Young
1
- Time Fades Away (Neil Young) 5:36
2
- Journey Through The Past (Neil Young) 3:19
3
- Yonder Stands The Sinner (Neil Young) 3:17
4
- L.A. (Neil Young) 3:11
5
- Love In Mind (Neil Young) 1:58
6
- Don't Be Denied (Neil Young) 5:16
7
- The Bridge (Neil Young) 3:05
8
- Last Dance (Neil Young) 8:47
Time Fades Away
Musicien
: Neil
Young
Parution
: 15 octobre 1973
Enregistré : 11
février 1973 – 01 avril 1973
Durée : 34:33
Genre
: Country
Rock
Producteur : Neil
Young, Elliot Mazer
Label
: Reprise
Records
Musiciens :
Neil
Young : chant, guitare
(1, 3, 4, 6, 8), basse (4), piano (2, 5, 7), harmonica (1, 7)
Ben
Keith : guitare pedal
steel (4, 6, 8), guitare slide (1, 3), chœurs (1)
David
Crosby : guitare (3),
chant (3, 8)
Tim
Drummond : basse (1, 3,
6, 8)
Jack
Nitzsche : piano (1, 3,
4, 6, 8), chœurs (6)
Graham
Nash : orgue, chant
(8)
Johnny
Barbata : batterie (1,
3, 4, 6, 8)
Mon
avis : Avant toute chose, je crois qu'un
avertissement à destination du lecteur est de mise. Time Fades Away est véritablement un disque à part dans la longue
carrière du Canadien, qu'il faut absolument replacer dans son contexte pour
comprendre son contenu et la polémique qu'il suscite. L'histoire commence à
l'automne 1972. Fort du succès de son désormais mythique Harvest,
Neil Young planifie une tournée immense, prévoyant même d'aller jusqu'en
Europe. Il convie Danny Whitten à prendre part à celle-ci, mais, lors des
préparatifs, les choses tournent court. Abimé par sa surconsommation de drogues
en tout genre, Danny est incapable de jouer le moindre morceau dans son
intégralité. Furieux devant l'incapacité de son guitariste à faire son boulot
convenablement, Neil le congédie avec 200 dollars et un billet d'avion pour
L.A. pour seul salaire. Le lendemain, le 18 novembre 1972, Neil est frappé de
plein fouet par l'atroce nouvelle: Danny Whitten est mort d'overdose.
Inconsolable, se sentant entièrement responsable de la mort de son ami, le
Loner noit son chagrin dans l'alcool et pète littéralement les plombs. Dés le
début, la tournée est chaotique. Fortement imprégné de Tequila, Neil exaspère
son groupe et le public qui, soir après soir, manifeste sa désapprobation et
son incompréhension face à l'attitude du chanteur qui ne ressemble en rien au
campagnard de Harvest et qui
interprète mal les morceaux de son dernier album, considéré, déjà à l'époque,
comme son meilleur. De plus, les nouvelles compositions ne plaisent pas : trop
bancales, trop sales. Le nouveau son adopté par le groupe (plus lourd, avec
quelques réminiscences hard qui rappellent par moments le Crazy Horse) est lui
aussi sujet à de fortes critiques de même que le chant éraillé du canadien. Vers
la fin janvier, Kenneth Buttrey, le batteur de la formation, en a assez et
claque la porte. Il sera remplacé par Johnny Barbata qui assurera le reste de
la tournée avec les Stray Gators. Sont également appelés en renfort David
Crosby et Graham Nash pour palier à la défaillance vocale de Neil Young. Mais
les choses continuent à se gâter immanquablement, la tension entre les
musiciens est palpable (Jack Nitzsche aurait même profité du fait que son micro
soit éteint pour proférer des insanités sur scène). Le calvaire prend
finalement fin au Salt Palace Arena de Salt Lake City, après quoi les Stray
Gators arrêteront la tournée, rayant du calendrier les dates européennes. De
son côté, Neil Young reprendra le chemin des clubs à partir d'août 1973, en
compagnie des Santa Monica Flyers (la section rythmique du Crazy Horse
augmentée de Nils Lofgren) et ce jusqu'en novembre dans le but de présenter au
public son prochain album, un certain Tonight's
The Night... Time Fades Away
n'est pas l'enregistrement d'un seul et même concert. Tous les morceaux (sauf
deux) sont issus de bandes différentes. Leur seul point commun est d'être issus
de la même tournée et de ne pas posséder de version studio. Vous comprendrez
donc le désappointement des fans à la sortie de l’album, eux qui rêvaient d'un
sublime Heart Of Gold ou d'un The Needle And The Damage Done poignant.
Pourtant, malgré (ou à cause de) leur côté cradingue, toutes les compositions
présentes sur ce live sont de purs joyaux. Time
Fades Away ouvre le bal avec sa basse puissante, son piano sautillant et
ses guitares tranchantes. Neil s'y montre ironique, voir acerbe et chante à
s'en déchirer les cordes vocales (une infection de la gorge n'allait d'ailleurs
pas tarder à lui tomber dessus). Dans le même registre on pourra également
citer l'excellent Younder Stands the
Sinner, le mélancolique L.A., le
sublime Don't Be Denied avec sa
guitare écorchée et enfin l'immense Last
Dance qui clôture à merveille le disque. Du côté des ballades, on est servi
avec Journey Through The Past (écrite
à l'origine pour figurer dans le film du même nom), Love In Mind et The Bridge,
toutes trois magnifiquement interprétées au piano. Malgré cela, l'accueil fut
peu chaleureux, l'album n'atteignant que la vingt-deuxième place au Billboard.
A ce jour, il reste le plus méconnu du Canadien et également celui que ce
dernier aime le moins. De plus, on le considère comme le premier volet de ce
qu'on appelera la Ditch Trilogy, ce tryptique composé de Time Fades Away, On The Beach
et Tonight's The Night et qui
correspond à la période dite sombre du Canadien. Est-ce la raison pour laquelle
il fallut attendre des décennies et l’année 2022 pour avoir droit à une
réédition en CD ? Possible, fort possible… Toujours est-il que Time Fades Away est devenu, avec le
temps, une véritable relique pour la plupart des fans, leur Saint Graal. Il est
vrai qu'on ne peut pas lui reprocher grand' chose (un manque d'unité
éventuellement, une trop courte durée comparativement aux concerts donnés à
cette époque) et qu'il justifia, pendant longtemps, à lui seul, l'achat d'une
platine vinyle. Croyez-moi, le jeu en valait largement la peine...
Points
Positifs :
- Un
des plus grands albums de Neil Young et, en tous cas, son meilleur album live, ce,
sans discussion possible. Il faut dire que cet opus maudit, décrié par bien des
fans et qui fut, pendant des décennies, totalement introuvable puisqu’il fallut
attendre 2022 pour avoir droit a une version CD, est un must absolu, un truc
énorme, qui transpire la crasse et la mort, ouvrant le bal, de fort belle
manière, de la somptueuse Ditch Trilogy.
-
Pour ce qui est des compositions présentes dans cet opus et qui, pour la petite
histoire, n’existent pas en version studio, force est de constater que celles-ci
sont excellentes voir flirtent même avec le sublime ? Ainsi, entre Time Fades Away, Younder Stands the Sinner, Don't
Be Denied et le grandiose Last Dance
qui clôture en beauté le bal, nous flirtons tout simplement avec l’excellence.
Quand aux ballades, comme Journey Through
The Past, elles ne sont pas en reste.
-
Neil Young chante comme s’il allait s’écrouler à tout instant et sa voie est
plus éraillée que jamais, sans occulter le fait qu’il est fortement alcoolisé,
cependant, comment ne pas reconnaitre que le Loner flirte avec le divin,
mettant alors toutes ses trippes dans ses compositions !?
-
Une pochette simple mais qui n’en reste pas moins efficace.
Points
Négatifs :
- Bien
entendu, Time Fades Away est un album
oh combien clivant, y compris, parmi les fans de Neil Young, et ce, depuis sa
sortie. Il faut dire que cet opus, sale, sans compromis, avec un Loner en
pilotage automatique, en aura perturbé plus d’un et s’avère être à mille lieux
du nettement plus tranquille Harvest…
-
Dire qu’il aura fallut attendre environ un demi-siècle pour avoir droit à une
version CD de ce chef d’œuvre absolu !
Ma
note : 9/10
La
Saga de Vam
Ormagh
le plus puissant des Naarts s'ennuie fermement depuis des siècles et ne cesse
de tancer les autres dieux. Pil le Bouffon, dieu difforme et bossu, lui propose
alors divers jeux mais ceux-ci se révèlent être les mêmes depuis des années,
cependant, une idée lui vient à l'esprit : « Connaissez-vous le
jeu du chat et de la souris ? » Dans le rôle du chat, Ormagh,
bien entendu, dans celui de la souris, un humain, mortel, un certain Vam.
Ormagh, le roi des dieux, se prend alors au jeu et le pauvre Vam, entrainé par
des forces qui le dépassent, finit par être amener sur une île bien intrigante
où se trouve la légendaire Forteresse Bleue…
La Saga de Vam
Scénario
: Vladimir Colin
Dessins
: Igor Kordey
Couleurs : Igor
Kordey
Couverture
: Igor Kordey
Editeur
: Les Humanoïdes Associés
Genre : Fantasy
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 10
janvier 1988
Nombre
de pages : 140
Mon
avis : Ce n’est pas vraiment une surprise
pour celles et ceux qui suivraient ce blog depuis ses débuts,
mais bon, je pense qu’il n’est pas inutile de rappeler que cela fait fort
longtemps que j’éprouve un certain attrait pour le style oh combien original du
sieur Igor Kordey. Ayant fait sa connaissance par le biais de certains épisodes
du célèbre New
X-Men de Grant Morrison, ce fut surtout, quelques années plus
tard, que j’ai put redécouvrir l’artiste croate grâce à cette interminable saga
qu’est L’Histoire
Secrète. Je ne vais pas vous mentir, au début, je n’étais pas vraiment
fan du style plutôt brouillon, à mes yeux, de Kordey, cependant, au fil des
années, de l’évolution de ce dernier, du parallèle de celui-ci avec le grand
Richard Corben sans oublier, bien entendu, pas mal d’autres sagas où
officiaient l'artiste et que j’ai découvert par la suite, je suis devenu,
je le reconnais, un grand amateur d’Igor Kordey, ce, au point même que,
désormais, je suis en quête du moindre de ses travaux… Et c’est donc ainsi que
je suis tombé sur La Saga de Vam, trilogie – ici présentée en
intégrale – plutôt ancienne puisque datant de 1988 et qui nous présente un
Kordey alors bien plus jeune mais dont le style est déjà fortement marquer, ce,
pour le plaisir des fans du croate. Tirer d’un roman de science-fiction roumain
– eh oui – écrit par un certain Vladimir Colin, La Saga de Vam est,
indéniablement, une œuvre bien singulière : traitant de dieux qui vont
parmi les hommes, comme dans nos bons vieux mythes, du destin d’un mortel puis
de sa lignée qui se dresse contre eux, cette saga est avant toute chose
destinée aux vieux amateurs de mythologies qui trouveront ici bien des
références qui leur sont familières, ces divers dieux étant, finalement,
inspirés par diverses divinités de multiples panthéons. Par ennui, par jeu, les
dieux s’en prennent à un simple humain, Vam, s’en savoir que cela finira par
entrainer leur chute et, ma foi, l’intrigue, malgré quelques faiblesses et pas
mal de raccourcis, n’en reste pas moins plutôt captivante, pour peu, bien entendu,
que l’on apprécie le genre… Car oui, La Saga de Vam n’est pas
destiné à un large public, il faut le reconnaitre : accusant fortement son
âge, celle-ci risque de laisser de marbre les fans de BD plus jeunes qui seront
forcément rebutés par cette BD bien bavarde, de plus, même parmi les vieux de
la vieille qui ont connu les heures de gloire des productions des Humanoïdes
Associés, c’est-à-dire, les années 80, il est évidant que cette trilogie,
spéciale dans sa conception et vraiment typé pour un certain public, ne fera
pas consensus. Bref, La Saga de Vam n’est pas une BD qui
plaira à tout le monde et son coté vieillot ne l’aidera pas, cependant, si vous
êtes fan du genre, nul doute que vous pourrez y trouver un certain plaisir… Et
puis, bien entendu, il y a la partie graphique, d’Igor Kordey, reconnaissable
entre mille et tout bonnement excellente – en tout cas, nettement plus aboutie
que dans New X-Men ou les premiers volumes de L’Histoire
Secrète – et, franchement, rien que pour celle-ci, je pense ne pas me
tromper en affirmant que le jeu en vaut nettement la chandelle !
Points
Positifs :
-
Une œuvre plutôt atypique, qui accuse bien entendu son âge mais qui n’en reste
pas moins une bonne réussite avec sa cosmologie divine qui ravira les amateurs
de mythes, cet humain, Van, et sa lignée, qui se dressera contre ces fameux
dieux insouciants et cruels, sans oublié ce coté grandiloquent et épique,
presque Homérique dans son traitement, et qui nous donne l’impression d’avoir
affaire à un véritable mythe de l’histoire humaine…
-
Pour ce qui est de la partie graphique, c’est un pur régal et il faut
reconnaitre que le sieur Igor Kordey, alors bien jeune, possédait déjà une
maitrise du crayon plutôt impressionnante et que son style était déjà bien
marqué. Bref, si vous êtes fans du dessinateur croate, La Saga de Van est
tout simplement indispensable !
-
Amateurs de mythes, de divinités, de légendes, La Saga de Van est,
indéniablement, faite pour vous !
-
Les plus anciens, celles et ceux de ma génération, retrouveront avec plaisir
une BD qui leur rappellera les grandes sagas parus chez Les Humanoïdes
Associés dans les années 80, un genre, finalement, tombé en désuétude
depuis longtemps, ce qui est dommage…
Points
Négatifs :
-
On ne peut pas passer sous silence le fait que cette BD accuse fortement son
âge et qu’elle ne pourra, éventuellement, que plaire à des lecteurs plus agés
qui ne seront pas déstabilisé par ce style un peu vieillot et cette narration
franchement bavarde. Bref, les plus jeunes, plus habitués a des séries
interminables et aux scénarios basiques passeront tranquillement leur chemin.
-
Comme il est de coutume de le dire avec Igor Kordey, celui-ci possède un style
particulier qui fait que, soit on adore, soit on déteste, du coup, ce n’est pas
ici que ses détracteurs changeront d’avis a son sujet…
-
Quelques incohérences et pas mal de raccourcis viennent, malheureusement,
gâcher le plaisir de la lecture par moments.
Ma
note : 7,5/10
L’Attaque
des Titans – Tome 4
Il
y a plus d’un siècle, les Hommes vivaient en paix. Mais, un jour l’Humanité a
été presque entièrement décimée par des êtres gigantesques, les Titans.
Personne ne sait d’où ils viennent ! Une chose est sûre, ils semblent animés
par un unique but : dévorer les humains, un par un ! Depuis, les derniers
rescapés ont bâti une place forte, une cité cernée de hautes murailles au sein
de laquelle vivent leurs descendants. Ignorants tout du monde extérieur, ils se
pensent au moins à l’abri des Titans ! Mais leurs vies basculent le jour où
surgit un Titan Colossal… Après avoir réussi à refouler l’invasion du district
de Trost grâce à la transformation d’Eren, le major Erwin Smith arrive à
convaincre sa hiérarchie d’aller explorer la maison des Jäger à Shiganshina, afin
d’élucider le mystère des Titans. Mais, lors de la première incursion à
l’extérieur du Mur, les troupes du Bataillon d’exploration se font surprendre
par un Titan de type féminin, particulièrement dangereux… Au prix de lourds
sacrifices, les hommes d’Erwin parviennent tout de même à neutraliser le
spécimen. Qui vont-ils extraire de la nuque du Titan ?
L’Attaque des Titans – Tome 4
Scénariste
: Hajime
Isayama
Dessinateur : Hajime
Isayama
Genre : Shōnen
Type
d'ouvrage : Fantastique, Action
Titre
en vo : Shingeki no Kyojin vol.4
Parution
en vo : 09 avril 2013
Parution
en vf : 09 novembre 2016
Langue
d'origine : Japonais
Éditeur : Pika
Édition
Nombre
de pages : 576
Mon
avis : Après un troisième
volet de l’intégrale de L’Attaque
des Titans qui s’était avéré être excellent et, sans aucune discussion
possible, le meilleur tome depuis les débuts de la saga, ce fut avec un plaisir
non dissimulé que je me suis plongé dans la lecture de ce nouvel album qui, une
fois de plus, confirme tout le bien que l’on peut penser de l’œuvre du sieur
Hajime Isayama. Il faut dire que, ici, il va s’en passer des choses et que le lecteur,
au fil des pages, ira de surprises en surprises. Ainsi, d’entrée de jeu, on
retrouve nos héros – Conny, Ymir, Reiner et compagnie – que l’on avait laissé
en bien mauvaise postures, harcelés de toute part par des Titans et, après
quelques nouveaux faits d’armes spectaculaires, le lecteur découvrira avec
stupéfaction, ou pas – car les indices, subtils, étaient parsemés depuis le
début – que trois – oui, trois – des leurs sont en fait des Titans ! Comme
Eren, bien sûr, mais aussi comme Annie. Et, accessoirement, pas n’importe
lesquels ce qui risque fort, comme on peut s’en douter, de poser pas mal de
problèmes. Ajoutons à cela une autre révélation – encore – au sujet de
l’identité de l’un des membres du bataillon et vous comprendrez à quel point
les débuts de ce quatrième intégrale de L’Attaque des Titans démarre
sur les chapeaux de roue et redistribue les cartes de fort belle manière !
Mais ce n’est pas tout puisque, ensuite, nous avons droit a un long
affrontement entre Eren et Reiner, tous les deux sous leur forme de Titans,
bien entendu – eh oui, Reiner est un Titan ! Bon, je le reconnais, ce
combat, s’il est spectaculaire, est un peu redondant et ne tient pas la
comparaison avec celui qui avait opposé notre héros à Annie dans le tome
précédent. Pour finir, le lecteur va encore avoir droit à des coups de théâtre
inattendus, des scènes inoubliables, des drames, des hauts faits d’armes et
même, manga oblige, tout un tas de grands sentiments criés à la face du
monde ! Mais il faut dire que même si le Caporal Livaï n’apparait guère
dans ce tome, son absence ne se fait nullement sentir : Eren est aux
prises de Reiner et Berthold, Ymir semble bel et bien aider ces derniers, le
Bataillon d’Exploration part dans une mission de secours quasi-désespérée et un
certain Titan souriant, celui-là même qui avait dévorée la mère d’Eren lors des
tous débuts du manga, fait son grand retour ! Il y a du sang, des larmes,
le Major Erwin Smith ne va pas en sortir indemne et un des personnages les plus
anciens de la série va même connaitre une mort horrible. Ajoutons a cela une
Mikasa qui, passée a deux doigts de la mort, va enfin dévoilée ses sentiments a
Eren tandis que ce dernier semble posséder de nouveaux et bien mystérieux
pouvoirs de contrôle de Titans et vous comprendrez, sans nul doute, a quel
point ce tome est excellent. Mais les choses semblent bien mal engagées et, au
vu des dernières pages, on peut craindre le pire pour certains des
protagonistes, mais là, il va falloir patienter pour connaitre la suite !
Points
Positifs :
- Une
fois de plus, ce nouveau volet de L’Attaque des Titans confirme
tout le bien que l’on pensait de ce manga. Certes, tout n’est pas parfait mais,
scénaristiquement parlant, Hajime Isayama possède un don certain pour nous
proposer une intrigue captivante et bourrée de retournements de situations qui
font que l’on accroche rapidement à l’histoire…
-
Un quatrième tome qui frôle presque avec la perfection tant le lecteur est
asséné de révélations en tous genres sur l’identité secrète de certains des
protagonistes et va de surprises en surprises. Ajoutons à cela de multiples
scènes d’actions toutes plus jouissives les unes que les autres et quelques
grands moments oh combien dramatiques et vous comprendrez pourquoi, avec ce
volet, L’Attaque des Titans prend, encore, une nouvelle
ampleur !
-
Reiner et Berthold sont, en fait, le Titan Cuirassé et le Titan Colossal. Ça,
pour une surprise, c’est une sacrée surprise même si, en fait, cela explique
pas mal de choses. Mais alors, tout cela serait-il un poil plus compliqué
qu’une simple histoire de lutte entre humains et Titans ?!
-
Le Major Erwin en prend plein la gueule dans ce tome – il perd un bras, dévoré
par un Titan – mais il à encore l’occasion de nous sortir quelques hauts faits
d’armes !
-
Une édition intégrale de fort belle qualité qui rend justice au manga et qui, ma
foi, est tout simplement indispensable pour les fans de celui-ci.
Points
Négatifs :
-
Comme je l’ai déjà souligner dans mes critiques précédentes, le gros point
faible de L’Attaque des Titans, c’est sa partie graphique qui est,
incontestablement, problématique. Certes, Hajime Isayama s’est amélioré depuis
les débuts du manga, mais bon, ce n’est pas encore exceptionnel, loin de là…
-
L’affrontement entre Eren et Reiner dure un peu trop longtemps à mon gout et
casse un peu le rythme d’un tome qui, sans cela, aurait été exceptionnel !
-
On retrouve, naturellement, les défauts habituels du genre Shōnen, mais bon,
ici, cela dépendra fortement de votre passion pour la chose ou pas.
Ma
note : 8,5/10
Le
Secret de Brokeback Mountain
Eté
1963, Wyoming. Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder
ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Isolés au milieu d'une
nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi
irrésistible qu'inattendue. A la fin de la saison de transhumance, les deux
hommes doivent se séparer. Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que
Jack épouse Lureen. Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard
suffit pour raviver l'amour né à Brokeback Mountain.
Le Secret de Brokeback Mountain
Réalisation : Ang
Lee
Scénario : Larry
McMurtry et Diana Ossana, d'après la nouvelle d'Annie Proulx
Musique : Gustavo
Santaolalla et Marcelo Zarvos
Production : Focus Features
Genre : Drame
Titre
en vo : Brokeback Mountain
Pays
d'origine : États-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 3 septembre 2005
Durée : 134
mn
Casting :
Heath Ledger
: Ennis del Mar
Jake Gyllenhaal
: Jack Twist
Randy Quaid
: Joe Aguirre
Anne Hathaway
: Lureen Newsome
Twist
Michelle
Williams : Alma del Mar
Valerie Planche
: la serveuse
Graham Beckel
: L.D. Newsome
David
Harbour : Randall Malone
Kate
Mara : Alma Jr. à l'âge de 19 ans
Roberta
Maxwell : la mère de Jack
Peter
McRobbie : John Twist
Anna
Faris : Lashawn Malone
Linda
Cardellini : Cassie Cartwright
Scott
Michael Campbell : Monroe
David
Trimble : un berger basque
Brooklynn
Proulx : Jenny, à 4 ans
Mon
avis : D’un point de vu personnel, Le Secret de Brokeback Mountain est un film
particulier a mes yeux puisque celui-ci fut l’un des premiers que j’ai eu
l’occasion de voir au cinéma peu de temps après avoir rencontrer mon épouse, il
y a de cela bientôt vingt ans. Ce petit apparté sentimental étant souligné, ce
long métrage du réalisateur Ang Lee, qui, pour rappel, fit couler beaucoup
d’encre a l’époque, est, de mon point de vu, davantage qu’une œuvre sur
l’homosexualité mais surtout une magnifique histoire d’amour, ce, même si, bien
entendu, la relation entre deux hommes est au cœur de l’intrigue de ce Secret
de Brokeback Mountain. Alors certes, il faut convenir que l’homosexualité
est la thématique principale de ce film, celle qui nous narre la relation entre
deux individus a une époque où celle-ci n’était pas acceptée – grosso modo
entre les années 60/80 – et ce, surtout au sein de la communauté des cow-boys,
dans ces petits bleds paumés du fin fond des états les plus rétrogrades des
Etats-Unis où il ne faisait pas bon, mais alors pas bon du tout d’être,
pardonnez moi l’expression, une tapette comme ces olibrius imbibés de bière se
plaisaient a le dire. Cependant, si l’homosexualité est au cœur de l’intrigue,
à mes yeux, Le Secret de Brokeback Mountain est avant toute
chose une histoire d’amour, de passion, l’histoire d’une rencontre entre deux
êtres qui se sont aimés, qui ont connus bien des difficultés et qui,
finalement, n’ont que trop rarement été heureux avant un final, forcément,
dramatique. Et comme les plus belles histoires d’amours sont celles qui
finissent mal, sur ce point, Le Secret de Brokeback Mountain est
un chef d’œuvre du genre, nos deux amoureux en bavant particulièrement, surtout
au vu du poids oppressant de la société d’alors où, pour rappel, il n’y a pas
si longtemps encore, aimer quelqu’un du même sexe n’était pas bien vu. Bien
entendu, pour que tout cela fonctionne, encore fallait-il des acteurs inspirés,
et, ma foi, le duo composé du regretté Heath Ledger et de Jake Gyllenhaal est
tout bonnement exceptionnel : le premier, tout en retrait et dissimulant
ses sentiments, le second, plus expansif et assumant entièrement ses
préférences. Ajoutons à cela les seconds rôles féminins, un peu les dindons de
la farce de l’histoire, particulièrement Michelle Williams, plutôt touchante,
et l’on obtient un film avec un casting impliqué et fort talentueux. En maitre
d’œuvre, Ang Lee excelle parfaitement derrière la caméra alternant les plans
larges somptueux aux scènes plus intimistes, d’une sensualité rare et qui ne
laissent personne indifférent, quelque soit ses propres préférences sexuelles.
Et, quelque part, c’est l’une des grandes forces de ce Secret de
Brokeback Mountain : que l’on soit gay ou hétéro, a un moment donné,
on se moque complètement que ce film nous narre l’histoire d’amour de deux
hommes pour ne retenir qu’un seul mot, le plus important, l’amour, tout
simplement…
Points
Positifs :
-
Un magnifique film d’amour, avant toute chose. Terriblement prenant, touchant,
plutôt triste car tout cela est fort compliqué et finira, naturellement, mal,
le spectateur est très rapidement plongé au cœur d’une belle histoire d’amour,
tout simplement.
-
Bien entendu, il ne faut pas occulter l’homosexualité qui est au cœur de
l’intrigue de ce film, surtout que cette relation à lieu a une époque – le
début des années 60 – et dans un milieu – celui des cow-boys des trous paumés
du cœur de l’Amérique profonde – où il ne faisait pas bon montrer sa préférence
pour quelqu’un du même sexe.
-
Pression sociale, mépris dans lequel étaient tenus les homosexuels, crainte de
se montrer au grand jour, refoulement des sentiments, mariages pour faire comme
tout le monde histoire de ne pas paraitre différent. Toutes ces thématiques
sont bien entendues présentes tout au long du film.
-
Un duo d’acteurs principaux, Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, tout
simplement exceptionnel.
-
Michelle Williams, en épouse trompée et complètement paumée.
-
Un travail de maitre de la part d’Ang Lee qui excelle dans les plans intimistes
et sensuels tout en nous offrant, par moments, de superbes paysages dans des
séquences à couper le souffle.
-
La bande originale, bien entendu, que l’on peut qualifiée d’excellente et qui n’est
pas pour rien pour la réussite de ce film.
Points
Négatifs :
-
Malgré la durée de ce long métrage, je ne lui trouve aucune longueur,
d’ailleurs, je pense même qu’il aurait mérité d’être plus long car, passer les
deux premiers tiers, les événements s’enchainent beaucoup trop rapidement, et
ce, au détriment du rythme, ce qui est plutôt dommage.
-
La moustache de Jake Gyllenhaal.
Ma
note : 8,5/10
La
Ligue des Gentlemen Extraordinaires – La Tempête
Après
les divers évènements qui ont marqué la League, Mina Murray, Orlando et Emma
Night fuient en passant par la fontaine de jouvence de la cité perdue de Kor.
Leur objectif est de rejoindre l'île de Lincoln ou s'est réfugié Jack, le
dernier Nemo. En parallèle, Bond qui dirige dorénavant le MI5, est toujours à
la recherche d'Emma, il apprend l'existence de Kor ou il se rend afin de
redevenir lui aussi jeune et immortel, puis il détruit la fontaine ! Dans le
Dossier Noir, il découvre le Blazing World ou se sont progressivement réfugiés
toutes les créatures fantastiques, au fil des siècles ! Encore une fois, il
prend la décision de détruire l'île. Pendant ce temps Satin, qui vient du futur
avec comme objectif d'empêcher une catastrophe sur Terre qui aura des
répercutions jusqu’à Mars, retrouve son ancien camarade des Seven Stars,
Marsman, pour tenter d'empêcher le pire… Ils entreprennent de retrouver leur
ami Vull…
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires – La Tempête
Scénario : Alan Moore
Dessins
: Kevin O'Neill
Encrage : Kevin
O'Neill
Couleurs : Ben
Dimagmaliw
Couverture : Kevin
O'Neill
Genre : Super-héros,
Fantastique, Etrange
Editeur
: DC Comics
Titre en vo
: The League of
Extraordinary Gentlemen – The Tempest
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Parution
: 07
janvier 2020
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Panini Comics
Date
de parution : 04 mars 2020
Nombre
de pages : 224
Liste
des épisodes
The League of
Extraordinary Gentlemen – The Tempest 1-6
Mon
avis : Oui, j’ose, j’affirme, je le crie sur
tous les toits, La Tempête, dernier volet de La
Ligue des Gentlemen Extraordinaires, est, sans aucune discussion possible,
un pur chef d’œuvre, quelque chose d’énorme, de parfait de bout en bout et qui,
plus de deux décennies après les débuts d’une saga décidément pas comme les
autres, aura confirmer, de fort belle manière, non seulement pourquoi celle-ci
fut l’une des plus importantes de ces vingt dernières années, mais aussi, a
quel point le sieur Alan Moore, toujours accompagner d’une main de maitre, aux dessins,
par un Kevin O’Neill en état de grâce, est un génie, indéniablement, le plus
grand auteur de comics qu’il m’a été donné de connaitre, et ce, de loin, de
très loin ! Bien entendu, nombreux seront celles et ceux qui seront en
total désaccord avec moi, qui affirmeront, selon eux, que Moore n’aura jamais
été aussi prétentieux, aussi illisible et que La Tempête n’aura
été que la confirmation que cet ancien génie n’est plus que l’ombre de
lui-même, ne cessant de s’autoparodier, encore et encore, son style, ses
œuvres, ne plaisant plus qu’a un public tout aussi prétentieux. Cet avis est le
leur et comme tous les gouts sont dans la nature, j’en prends acte, cependant,
je ne peux être d’accord et je persiste et signe : oui, mille fois
oui, La Tempête est une œuvre exceptionnelle et oui, elle
conclut à merveille une saga qui, depuis ses débuts, aura sut choisir son
public, c’est-à-dire, un lectorat que l’on peut qualifier de plus connaisseur
que la moyenne, qui sait que les comics ne sont qu’un genre parmi tant
d’autres, que ceux-ci ont une histoire, bien plus longue qu’on pourrait
l’imaginer et que, surtout, celle-ci, encore de nos jours, s’inscrit au sein
d’une pop culture bien plus vaste qui, dans les grandes lignes, va de la
musique au cinéma en passant par la littérature, le sport, le théâtre, les
séries, etc. Ainsi, depuis ses débuts, La Ligue des Gentlemen
Extraordinaires est un formidable mélange des genres où Moore fait
cohabiter tout un tas de protagonistes issus de divers médias de la culture
mondiale et où, par la force des choses, les références se multiplient à
l’infini, l’auteur nous en distillant tellement que, en toute franchise, rares
sont ceux qui sont capables de toutes les notées – plusieurs lectures étant
nécessaires, et encore. Ainsi, dans La Tempête, nous avons droit à
tellement de références culturelles, tellement d’hommages, que certains
crieront au génie, d’autres prendront leurs jambes à leur coup. Bref, une œuvre
à ne pas mettre entre toutes les mains, qui n’est absolument pas grand public
mais qui n’en reste pas moins un incontournable, surtout pour celles et ceux
qui apprécient les comics d’Alan Moore et qui, ma foi, osons le dire, ne se
satisfassent pas uniquement des productions bêtasses de chez Marvel.
Un chef d’œuvre, donc, en guise de conclusion pour une saga quasiment parfaite
de bout en bout et qui, ma foi, me manquera, mais bon, quelque part, mieux vaut
finir en beauté que de tomber dans la médiocrité, lot commun de tellement de
séries…
Points
Positifs :
- La
conclusion parfaite d’une œuvre qui, depuis ses débuts, il y a une vingtaine d’années,
nous aura prouver que l’on peut encore être original dans l’univers des comics
mais aussi, que l’on peut nous proposer un formidable mélange des genres, de
tous les genres de la pop culture, ce, avec talent. Bref, si vous êtes fans
de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires depuis ses
débuts, La Tempête sera la conclusion que vous attendiez,
c’est-à-dire, à la hauteur de vos espérances !
-
Les références, bien sur, très nombreuses, plus nombreuses encore que
d’habitude et qui jalonnent toutes les pages de cet album. Bien évidement, bien
malin celui qui les découvrira toutes et il faudra moult relectures et
bien des connaissances pour espérer y parvenir…
-
Malgré toutes ces références et le coté élitiste de la chose, Alan Moore reste
un auteur accessible dans son propos, finalement, bien davantage qu’un Grant Morrison
que j’apprécie pourtant beaucoup.
-
Un des plus beaux hommages qu’il m’a été donné de lire a l’univers des comics
mais aussi, a ses hommes et ses femmes de l’ombre qui ont fait de lui ce qu’il
est devenu.
-
Le style de Kevin O’Neill est particulier, mais quant on y est habitué, force
est de constater que celui-ci est plutôt plaisant, de plus, dans cet album,
l’artiste alterne lui aussi les genres et il faut reconnaitre qu’il s’en sort
fort bien et que c’est un pur régal que de passer a des planches conventionnelles
a d’autres qui flirtent bon les pulps d’autrefois, les comics d’horreur, les
passages en 3D, etc.
-
Une couverture dans la lignée des précédentes de la saga mais qui n’en reste
pas moins parfaite dans son style inimitable.
Points
Négatifs :
-
J’adore les œuvres bourrées de références mais le problème avec Moore, c’est
qu’avec lui, à moins d’être britannique et, accessoirement, d’une intelligence
et d’une culture supérieure, il est impossible de toutes les comprendre. Bref,
vous l’avez compris, La Tempête est, comme le reste de la
série, une œuvre élitiste qui fera fuir la plupart des lecteurs…
Ma
note : 9/10
Les
Voyages d’Endymion – L’Éveil d’Endymion
Enée
a seize ans. Elle vient de passer quatre ans sur la Terre, kidnappée. Des
années consacrées à l'étude avant de rebondir. Ses adversaires sont neutralisés
pour le moment : le père de Soya exerce son ministère sur le monde désertique
de Madre de Dios ; Némès, la chose vivante, est restée fondue sur une roche du
Bosquet de Dieu. Mais la Pax lance une nouvelle croisade : la solution finale
au problème des Extros ? Et tous reprennent du service pour leurs causes
respectives. Mais leurs fins gardent une bonne partie de leur mystère : Enée
est-elle vraiment un virus nanotech envoyé pour contaminer l'humanité ? Et le
Gritche, qui le manipule ? Quant à Endymion, il part pour un long voyage
cryogénique au terme duquel il trouvera Enée adulte. Alors sonnera pour lui
l'heure de l'éveil.
Les Voyages d’Endymion – L’Éveil d’Endymion
Auteur
: Dan Simmons
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 10 mars 1997
Edition
Poche : 01 novembre 2016
Titre
en vo : The Hyperion Cantos – The Rise Of
Endymion
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Guy
Abadia
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 960
Mon
avis : Nul doute que, comme je l’avais
signaler lors de ma critique de Endymion,
les fans de la première heure, ceux qui ont découvert les Cantos lors
de leurs parutions, il y a de cela trois décennies, auront été troublés par,
non seulement, la volonté de Dan Simmons d’écrire une suite à une saga que
beaucoup considéraient comme étant un chef d’œuvre, mais aussi, et surtout, par
la remise en cause, à la fois narrative que scénaristique, qu’apporta ces
fameux Voyages d’Endymion. En effet, ce qui ressort avant toute
chose de ces deux romans est la volonté affichée de l’auteur de remettre en
cause nos certitudes, de bousculer nos croyances sur les dires des Cantos,
mais aussi, de donner un formidable coup de pied dans la fourmilière en niant,
quelque part, certains des acquis de ceux-ci. Par la force des choses, le
lecteur, encore émerveiller par le final grandiose de La
Chute d’Hypérion aura forcément été troublé par ce qu’il découvre
par la suite, c’est-à-dire, non pas le fait que l’Eglise, devenue toute
puissante, domine l’ancien Retz et que leurs dirigeants soient loin d’être des
saints, mais davantage par le fait que l’on s’aperçoive que certaines
révélations des Cantos soient annoncés comme mensongères, que
des protagonistes refassent leur apparition comme si de rien n’était (euh, il
était pas censé être mort lui ?) et même que, en une ou deux occasions,
Dan Simmons, pourtant vigilant, ne se soit un peu embrouiller les pinceaux –
exemple tout bête avec les dauphins d’Aliance Mui, présentés comme disparus et
qui, dans Endymion, sont encore bien en vie !? Du coup, le
trouble des lecteurs – et je m’inscris dedans – aura été compréhensible, comme
le fait que, pour certains, le sentiment qui prédomine avant toute chose aura
été, la déception. Pourtant, malgré cela, Dan Simmons savait parfaitement ce
qu’il faisait en replongeant dans l’univers des Cantos et ses
modifications, ses choix, aussi déroutant puissent-ils paraitre de prime abord,
finissent par être justifiés et compréhensibles lorsque l’on regarde l’œuvre
dans son intégralité. En effet, si dans Endymion l’auteur, en nous
présentant de nouveaux protagonistes dans cet univers post-Retz, nous avait
enchantés de la plus belle des manières avec cette fameuse fuite en radeau
d’Enée et compagnie à travers les anciens mondes de l’Hégémonie, L’Éveil
d’Endymion apporte une ultime conclusion que l’on peut qualifier de
bonne. Dans un style, encore une fois différent (chapeau franchement, quatre
tomes pour ce cycle, quatre genres narratifs), Dan Simmons va encore plus loin,
poussant ses idées a un point presque inimaginable, parfois osé mais qui, aussi
surprenant que cela puisse paraitre, fonctionne parfaitement. Ainsi, dans cet
ultime volume de la saga, probablement le plus difficile d’accès pour le simple
quidam, les grandes questions métaphysiques sont à l’honneur, avec, d’un côté,
Enée, présentée comme étant le Messie tant attendue et dont le parallèle avec
le Christ est plus qu’évidant – ne serais ce que par la fameuse communion
partagée, le sang etc. – opposée à une Eglise chrétienne complètement
corrompue, à la fois par son alliance avec le Centre, mais aussi par la soif de
puissance de ses membres. Mais si le coté christique d’Enée ne peut être nié,
ce qui ressort le plus, ce sont les éléments philosophiques et religieux de
l’extrême orient, cette pensée bouddhique et zen qui se conçoit parfaitement
quand on connait un tant soit peu la génération de Simmons et ses propres gouts
personnels. Et a cette Église chrétienne définitivement corrompue – mais pour
ce qui est de ses dirigeants, pas forcément de ses membres – par une
quasi-immortalité offerte par le cruciforme et qui ne vie que dans le statu
quo, Simmons nous propose, par le biais de l’enseignement d’Enée, une autre
façon à la fois de vivre et d’accepter la mort : le crédo principal de
tout cela étant qu’une vie courte mais vécue est préférable à l’immortalité
parasitaire du cruciforme. Immobilisme d’un côté avec refus d’évolution,
changement de l’autre avec choix personnel du libre arbitre – le fameux
discours d’Enée : « refaites votre choix », y
compris, garder le cruciforme – cet Éveil d’Endymion conclut
la saga d’une façon certes étonnantes mais tout bonnement magistrale. Et si
certains auront pu tiquer vis-à-vis d’une certaine exagération narrative –
après tout, nous avons là des humains qui peuvent se déplacer d’un point à
l’autre de l’univers par leur seule volonté – ou sur le côté décidément peu
héroïque d’un Raul Endymion – vaincu par un simple calcul rénal – je ne peux
m’empêcher de me dire que, au sujet de ce dernier, justement, ce qui fait toute
la force du personnage, c’est justement sa grande faiblesse : non,
Endymion n’est pas un héros au sens propre du terme, c’est juste un homme comme
vous et moi, avec ses forces et ses faiblesses, ses craintes, ses espoirs et
ses défauts, et c’est cela qui le rend tellement attachant à mes yeux,
tellement humain. Humains, de par leurs grandeur d’âme – comme le Père
Capitaine De Soya – ou leurs mesquineries – Lourdusamy –, les protagonistes de
cet Éveil d’Endymion le sont tous, et même un personnage comme
Enée, malgré sa force de volonté devant son destin connu à l’avance et ses
pouvoirs n’apparait pas comme une espèce de surhomme – les seuls qui l’étant
vraiment étant les aberrations crées par le Centre comme Rhadamanthe Némès. Au
final, L’Éveil d’Endymion, formidable message d’espoir pour
l’humanité et magnifique histoire d’amour entre Raul et Enée, entre passages
philosophiques parfois un peu ardus d’accès – pour ne pas dire chiants – et
moments plus intimes, entre joies et tristesses, ses personnages hauts en
couleurs, son ode à la vie, au changement, au libre arbitre et son coté
écologique parfaitement assumé est une conclusion tout bonnement parfaite de ce
qui est l’un des plus grands cycles de science-fiction de l’histoire du genre,
une œuvre un peu oubliée de nos jours, pas forcément simple d’accès, mais qui
s’inscrit au panthéon des chefs d’œuvre du genre, je veux bien évidement parler
des Cantos d’Hypérion.
Points
Positifs :
-
Une conclusion à la hauteur de ce que Dan Simmons avait réalisé jusque là.
Certes, au petit jeu des comparaisons, Les Cantos d’Hypérion sont
supérieurs aux Voyages d’Endymion, cependant, cette suite, dans son
ensemble, reste de très bonne qualité et ne dénote nullement dans l’ensemble de
l’œuvre.
-
Le plaisir de découvrir le sort de protagonistes hauts en couleurs comme Raul
Endymion, Énée ou le Père Capitaine De Soya, mais aussi, de retrouver tout un
tas de protagonistes, y compris certains du premier cycle.
-
Si le coté métaphysique du discours d’Énée est parfois pesant, force est de
constater que ce dernier n’en reste pas moins fort intéressant avec son coté
antireligieux, son ode de vie au changement, aux choix personnels, a
l’écologie, a la propagation de la vie sous toutes ses formes, etc.
-
Certains passages de ce roman sont franchement bons, surtout pour ce qui est du
sort d’Énée qui sait depuis toujours quel sera son destin mais qui n’en
poursuit pas moins son but, jouissant au mieux de sa vie.
-
Les grandes faiblesses de Raul Endymion font décidément de lui un héros fort
attachant.
Points
Négatifs :
-
Tout le coté métaphysique d’Énée est certes intéressant mais beaucoup trop
pesant par moments ; il faut dire que Simmons semble avoir de fortes
attaches pour les philosophies extrêmes orientales et ne s’en cache pas… le
problème, c’est que tout cela finit par saouler le lecteur au bout d’un moment.
-
Pas mal d’incohérences vis-à-vis des Cantos : certaines sont
souhaitées par l’auteur, certes, d’autres apparaissent comme de véritables
coquilles franchement discutables : les dauphins d’Aliance Mui n’en sont
qu’un exemple parmi tant d’autres.
-
D’indéniables longueurs nuisent au plaisir de la lecture.
-
Il faut tout de même accrocher à cette idée d’humains voyageant, comme si de
rien n’était, d’un bout à l’autre de la Galaxie.
Ma
note : 7,5/10