La Planète Sauvage
La
Planète Sauvage
Sur
la planète Ygam vivent les Draags, une espèce d'humanoïdes mesurant douze
mètres de haut. Ils ont atteint les plus hauts sommets de la connaissance. Leur
existence s’écoule lentement, toute entière tournée vers la méditation. Les
enfants des Draags raffolent de minuscules animaux familiers, les Oms, ramenés
d'une lointaine planète dévastée, Terra. Peu de Draags envisagent les Oms comme
des créatures intelligentes, même s’ils sont doués d'une faculté d’adaptation
certaine. Certains Draags considèrent même cette espèce comme nuisible, car si
les Oms de luxe font la joie des petits, les spécimens qui s’échappent et
retournent à l’état sauvage tendent à proliférer dans les parcs et volent des
biens appartenant aux Draags. Terr est un bébé dont la mère, une Om sauvage,
meurt lorsque des enfants Draags s'amusent avec. Tiwa, la fille de Sinh, est
attendrie par le bébé et le recueille.
La Planète Sauvage
Réalisation : René
Laloux
Scénario : René
Laloux et Roland Topor d'après le roman de Stefan Wul
Musique : Alain
Goraguer
Production : Les
films Armorial, Service de la recherche ORTF, Československý Filmexport
Genre : Science-Fiction
Titre
en vo : La Planète Sauvage
Pays
d'origine : France, Tchécoslovaquie
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 06 décembre 1973
Durée : 72
mn
Casting
:
Jennifer
Drake : Tiwa
Éric
Baugin : Terr enfant
William
Coryn : Terr adolescent
Jean
Topart : maître Sinh
Jean
Valmont : Terr adulte et le narrateur
Jeanine
Forney : la fiancée de Terr
Sylvie
Lenoir : la voix
Yves
Barsacq : un Om
Gérard
Hernandez : un maître Draag
Philippe
Ogouz : un Draag
Denis
Boileau : un Draag
Julien
Thomast : un jeune Om
Mon
avis : Avant de rentrer dans le vif du sujet,
c’est-à-dire, la critique à proprement parler de La Planète Sauvage, film d’animation de science-fiction
de René Laloux et de Roland Topor qui, pour la petite histoire, a fêter son
cinquantième anniversaire il y a de cela deux ans, je tenais à m’attarder un
peu sur mon histoire personnelle vis-à-vis de cette œuvre, puisque, en effet, mon
ressenti, pendant bien des années, est un peu symptomatique de ce qui m’arrive
un peu trop souvent à mon gout, c’est-à-dire, juger une œuvre sur une première
impression et persister, coute que coute, dans ce jugement, ce, sans aucune
volonté de lui donner une seconde chance. Ainsi, dans le cas présent, disons
que La Planète Sauvage est un cas d’école typique. Forcément,
tous ceux qui connaissent cette œuvre, qu’ils l’aient vu ou, du moins, qu’ils sachent
de quoi il en retourne, peuvent imaginer comment un enfant de six ou sept
ans peut l’apprécier à sa juste valeur ? En effet, ce fut, plus ou moins, à cet
âge bien tendre, que j'ai découvert cette fameuse Planète Sauvage présenté,
lors de sa diffusion sur le petit écran, au début des années 80, comme étant une
pure merveille, le chef d’œuvre du cinéma d’animation français. Bien
évidemment, ayant à cette époque d’autres préoccupations, d’autres gouts, et
surtout, un vécu qui n’est pas celui d’aujourd’hui, le visionnage de ce film me
laissa dans un état de perplexité total, voire pire, me dégouta a un point que,
quatre décennies s’écoulèrent avant que je ne retente l’expérience ! Ainsi,
pendant bien des années, j’en étais resté à mon ressenti d’alors, estimant que,
comme cette « chose » était française, qu’il en
avait été fait des tonnes à son sujet, que, franchement, c’était à mille lieux
de véritables dessins animés de qualité et que cette Planète Sauvage et
ses animations sous LSD tenaient davantage du délire pseudo-intellectuel bien
de chez nous qu’autre chose. Et le temps passa, passa, les années d’abord, puis
les décennies, sans que je ne daigne retenter l’expérience. Et puis,
curieusement, il y a de cela quelques années, j’avais lu un court article sur
ce film et, alors que je l’avais presque oublié – mais l’on n’oublie jamais
totalement La Planète Sauvage, ne serais-ce que pour ses dessins –
j’eu la curieuse envie de le revoir, de découvrir, avec un regard plus mur et
expérimenté, si, finalement, cette œuvre ne méritait pas que je lui donne une
seconde chance. Bien entendu, me souvenant tout de même de mon vieux ressentit,
je n’attendais pas grand chose de ce second visionnage, quatre décennies après,
de La Planète Sauvage, pourtant, au bout de quelques minutes de
film, je dus constater, un peu surpris, que, finalement, ce n’était pas aussi
nul que dans mes souvenirs. D’ailleurs, la bande originale que je m’imaginais
être un truc acide lambda s’avéra être, autre surprise, plutôt réussie, avec
certes, une sonorité de l’époque, mais pas franchement désagréable, bien au
contraire. Et puis, si les dessins, comme dans mon souvenir, étaient et
restaient pour le moins particulier, je devais reconnaitre que, si je ne suis
pas un immense fan de ceux-ci, loin de là, je ne pouvais m’empêcher de leur
trouver une certaine qualité, me disant que le sieur Roland Topor, dans sa
partie, était plutôt un bon. Spécial donc, un peu daté, certes, mais moins
désagréable que prévu et d’ailleurs, nouvelle surprise, petit à petit, alors
que l’intrigue avançait, je commençais a me prendre au jeu, à me dire que telle
idée était plutôt pas mal, à m’amuser de rechercher les références et même, les
inspirations que cette Planète Sauvage donna a d’autres œuvres
ultérieures. Et puis, oui, c’était spécial, mais en fait, je me surpris à me
dire que, finalement, c’était quand même pas mal pour l’époque et que, même si
je ne voyais toujours pas en ce film d’animation le chef d’œuvre annoncé par
certains, et bien, celui-ci n’en restait pas moins comme étant plutôt
bon ! Alors, certes, je ne suis pas rentré dans le vif du scénario,
laissant le plaisir de la découverte a celles et ceux qui souhaiteraient tenter
l’expérience. Pour les autres, ceux qui connaissent déjà cette œuvre, disons
que celle-ci est en fait une adaptation d’un roman de Stefan Wul, Oms
en Série, paru en 1957 et que, au vu des petites recherches que j’ai
effectué, elle est plus ou moins fidèle. Alors, il y aurait probablement
beaucoup à dire sur cette Planète Sauvage, je ne le nie pas, mais
je laisse cela à d’autres, autrement plus doués que moi, quant à moi, mon
opinion au sujet de cette œuvre aura bien changer : certes, il aura fallu
quarante ans, environ, pour cela, mais bon, comme on a coutume de le dire, vaut
mieux tard que jamais, mais quoi qu’il en soit, si La Planète Sauvage n’est
pas forcément un chef d’œuvre, si le passage du temps à jouer, forcément, sur
la perception que les plus jeunes peuvent avoir de celle-ci, nul doute que nous
avons tout de même une œuvre de qualité, plutôt audacieuse – en France – pour
l’époque et qui mérite d’être vue, par tout amateur du genre, au moins une fois
dans sa vie…
Points
Positifs :
-
Sans aucun doute le meilleur film d’animation de science-fiction français, une
œuvre culte aux yeux de pas mal de monde et qui, malgré les décennies écoulés
et un certain vieillissement compréhensible, n’a rien perdu de son intérêt pour
les amateurs du genre.
-
Malgré le coté un peu daté de la chose, force est de constater que les dessins
du sieur Roland Topor sont de toute beauté et que cet univers proposé est oh
combien enchanteur pour les yeux.
-
Une intrigue nettement plus profonde qu’on pourrait le penser de prime abord et
qui s’avère être une ode à la fraternité entre les peuples, quelque soient
leurs différences.
-
Un univers plutôt riche, assez étonnant avec ses créatures improbables et qui
fourmille de bonnes idées.
-
Une bande originale en adéquation avec son époque – c’est du progressif – mais
qui n’en reste pas moins plutôt réussie.
Points
Négatifs :
-
Une conclusion trop rapide selon moi, ce qui est dommage car il y avait, je
pense, de quoi s’attarder un peu plus sur cette dernière partie.
-
Dommage tout de même que Tiwa n’apparaisse plus une fois passé la moitié du
film. Au vu de sa relation avec Terr, c’est un peu problématique.
-
Il faut reconnaitre que La Planète Sauvage accuse nettement
son âge et que l’ensemble apparait comme étant un peu daté.
-
Malheureusement, je vois mal comment un public moderne peut accrocher à une
œuvre d’un autre temps et qui, par son animation naïve, son style, sa narration
et sa musique risque de laisser indifférent pas mal de monde…
Ma
note : 7,5/10
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