L’Histoire
Secrète – Opération Bojinka En
octobre 1994, la secte du temple solaire est interrompue en pleine séance
occulte, dans un chalet du Valais suisse, par l'attaque d'un groupe commando.
Un des disciples parvient à exfiltrer un enfant tibétain qu'il appelle «
Kundun ». Un mois plus tard, Dame Reka donne rendez-vous à l'ex-agent de la
CIA Bob Wheels sur le Champs de Mars parisien. Elle a besoin de lui pour monter
une opération de grande ampleur à la frontière suisse, dans le but de rapatrier
son frère Erlin dans notre pan de la réalité. Cela commence pour lui par le
recrutement de mercenaires, d'anciens compagnons d'armes qu'il a connus à
Dubrovnik, durant la guerre des Balkans. Tous se donnent rendez-vous quelques
jours plus tard, de nuit, sur un barrage à la frontière suisse. Ils y
retrouvent le jeune Kundun, autrement dit une des incarnations du Dalaï-Lama.
Après s'être placé au centre d'un cercle de signes tracés sur le sol, celui-ci
entre dans une sorte de transe électrique. Aussitôt, les mercenaires signalent
des véhicules en approche. Une attaque au sol et par deltaplane, avec tirs
croisés nourris, débute. En bas, à Chamonix, les réseaux électriques s'affolent
et plusieurs avalanches se déclenchent concomitamment. Bob Wheels parvient à
s'enfuir avec le Kundun par un tunnel du barrage. Il rejoint un chalet où les
attend... Erlin ! La transe a réussi, qui consistait à ouvrir un seuil de
retour pour l'archonte...
L'Histoire Secrète – Opération Bojinka Editeur
: Delcourt Scénario
: Jean-Pierre Pécau Dessins
: Igor
Kordey Couleurs : Len
O'Grady Couverture : Manchu,
Igor Kordey Genre : Fantastique,
Etrange, Historique, Mondes décalés Pays
d’origine : France Langue
d’origine : français Parution : 06
février 2013 Nombre
de pages : 54
Mon
avis : Comme vous l’avez sans nul doute
constaté si jamais vous avez eu l’occasion de lire ma critique précédente, La
Ville aux Milles Piliers, vingt-huitième volet de cette longue et interminable
saga qu’est L’Histoire
Secrète m’avait laissé une impression que l’on peut qualifier de
mi-figue, mi-raisin. Et si, par ailleurs, on se souvient que les albums
précédents étaient loin d’être de franches réussites, bien au contraire, il y
avait de quoi se poser quelques questions au sujet de cette série qui, sans
être tout à fait mauvaise, semblait s’étirer en longueur indéfiniment tandis
que son maitre d’œuvre, le sieur Jean-Pierre Pécau, toujours égal à lui même, ne cessait de complexifier
les choses, ce, il faut le reconnaitre, sans jamais faire avancer
le scénario. Pourtant, il y avait bien eu, une nouvelle fois, quelques bonnes
idées comme les connaissances indéniables de Pécau pour l’Histoire,
particulièrement récente, sans oublier la possibilité du retour d’un certain
Dyo, événement qui poussait Erlin à partir pour une autre dimension afin de le
contrer définitivement. Du coup, avec tous ces éléments, on était en droit
d’attendre que dans cet album, Opération Bojinka, à moins qu’on ne
suive les péripéties d’Erlin dans un quelconque monde parallèle, l’Archonte ne
soit aux abonnés absents, or, non seulement il n’en est rien mais, qui plus
est, celui-ci refait son apparition assez rapidement. Ce choix scénaristique du
sieur Pécau est plutôt singulier surtout que rien ne nous est dit de la petite
virée de l’Archonte en terres inconnues : Dyo neutralisé, certes, mais comment ?
On ne le saura jamais ! Bon, une fois de plus, nous nous coltinons un
choix narratif pour le moins discutable de la part de Jean-Pierre Pécau. Et à
la place, qu’avons-nous ? De longues et par moments intéressantes
discussions métaphasiques entre les protagonistes sur le passé et le futur mais
qui risquent très rapidement de devenir assez complexes pour peu que l’on ne
soit pas soit même attiré par le sujet. Alors, bien entendu, Pécau oblige, on a
droit a notre lot habituel d’événements historiques qui nous sont assénés en
lien, ici, avec l’intrigue de la saga : Temple Solaire, Opération Bojinka
(un 11 Septembre puissance 10 prévu pour 1995 et qui fut empêcher a temps) et
autres petites joyeusetés des services secrets américains qui raviront les
amateurs d’Histoire. Cependant, malgré quelques bonnes idées, c’est trop peu
pour faire de ce vingt-neuvième album de L’Histoire Secrète un
bon cru de la saga, bien au contraire, d’ailleurs, j’irais même plus loin, ce
dernier est probablement le plus décevant depuis bien longtemps. Il faut dire que,
à force de palabres et de tergiversations scénaristiques, on ne peut plus
vraiment trouver d’excuses a une série qui dure depuis bien trop longtemps…
Points
Positifs : - L’élément
qui m’aura le plus marquer dans ce vingt-neuvième tome de L’Histoire
Secrète aura été cette fameuse Opération Bojinka : peu connue du
grand public, cette opération terroriste, prévue pour début 1995, si elle
n’avait pas été stoppée à temps, aurait été un 11 Septembre puissance dix avec
davantage de cibles visées (11 avions devaient être détournés) et l’assassinat
du Pape Jean-Paul II, rien que ça ! Pécau est un amateur éclairé de
l’Histoire et il se plait toujours autant à parsemer ses récits de ces nombreux
événements qui apportent une touche si spéciale à cette saga. -
La longue et par moments intéressante discussion entre Erlin et le Kundun, ce
dernier étant la véritable réincarnation de Bouddha (le Dalaï-Lama) où, pour
peu que l’on ne soit pas réfractaire a bon nombre de théories new-age et
orientales, il est difficile de ne pas se délecter de celle-ci, surtout cette
idée de plusieurs futurs possibles (compréhensible) mais aussi de passés, plus
complexes, certes, mais plutôt attirante comme hypothèse. -
Même si le sieur Pécau a souvent du mal à retranscrire parfaitement toutes ses
idées, sa connaissance de l’Histoire récente et sa volonté de tout lié à ses
histoires d’Archontes et de Moines Noirs nous offre une Histoire parallèle
souvent attirante. Points
Négatifs : - Non
seulement, Erlin revient rapidement de sa petite virée dans une autre dimension
mais, qui plus est, on ne sait absolument pas ce qu’il y a fait ? Dyo est
neutraliser, certes, mais comment ? A croire que Jean-Pierre Pécau ne peut
pas se passer de son personnage fétiche. -
Si les discussions entre les protagonistes sont par moments intéressantes, il y
a tout de même énormément de blabla, ce, au détriment d’une intrigue qui
n’avance guère au final. -
Jean-Pierre Pécau retombe une fois de plus dans ses travers en nous
complexifiant son scénario de détails parfois inutiles. -
Il y a quelques scènes d’actions mais celles-ci n’apportent pas grand-chose à
l’intrigue, il faut le reconnaitre. -
Toujours la problématique Igor Kordey : j’aime bien son style si
particulier, cependant, il faut reconnaitre que certaines cases sont
franchement loupées, surtout dans les scènes d’actions. Le croate est
bougrement doué mais parfois, il ferait mieux de dessiner plus lentement. Ma
note :5,5/10
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