samedi 16 mars 2024

Nadia, le Secret de l'Eau Bleue


Nadia, le Secret de l'Eau Bleue
 
Paris, Exposition universelle de 1889. Jean, un inventeur surdoué, croise Nadia, une jeune acrobate poursuivie par des brigands désirant s'emparer de la mystérieuse pierre bleue qu'elle porte en pendentif. Tous deux tentent alors de s'enfuir vers l'Afrique à bord du prototype d'avion de Jean, où Nadia pense récolter des informations sur ses origines, mais ils s'échouent dans l'Atlantique. Récupérés après quelques péripéties par le sous-marin Nautilus, ils sont déposés sur une île qui se révèle être sous le joug d'envahisseurs ayant asservi la population. Nadia et plusieurs de ses compagnons sont emprisonnés par le chef des tyrans, Argon, qui semble en avoir après la pierre bleue que Nadia a confiée à Jean et attire ce dernier dans un piège par un odieux chantage. La situation semble désespérée mais tous sont finalement secourus par Nemo, commandant du Nautilus.
 

Nadia, le Secret de l'Eau Bleue
Réalisation : Hideaki Anno, Shinji Higuchi
Scénario : Kaoru Umeno
Musique : Shirō Sagisu
Production : Studio Gainax, Group TAC, Sei Young
Genre : Animation
Titre en vo : Fushigi no umi no Nadia
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Chaîne d’origine : NHK
Date de sortie : 13 avril 1990 – 12 avril 1991
Nombre d’épisodes : 39 x 25 minutes
 
Casting :
Yoshino Takamori : Nadia
Noriko Hidaka : Jean
Yuko Mizutani : Marie
Kumiko Takizawa : Grandis
Kenyū Horiuchi : Sanson
Toshiharu Sakurai : Hanson
Akio Ohtsuka : Nemo
Kikuko Inoue : Electra
Motomu Kiyokawa : Gargoyle
 
Mon avis :
 Après vous avoir parler, dans ma critique précédente, d’un certain Macross, plus connue, sous nos latitudes, sous le nom de Robotech, il est temps, à présent, d’aborder le cas d’une autre série animée qui aura, sans aucune discussion possible, marquée grandement ma jeunesse, je veux, bien entendu, parler de l’exceptionnel Nadia, le Secret de l'Eau Bleue. Bon, disons le tout de suite, ici, je m’attaque à ce qui est considéré, encore de nos jours, comme étant une des plus grandes séries animées nippones de l’histoire du genre, un incontournable absolu qui aura marqué son époque et, naturellement, bon nombre des amateurs du genre. Pourtant, cette saga du sieur Hideaki Anno qui nous pondit, quelques années plus tard, un certain Evangelion, est loin d’être exempt de défauts et l’on peut tout de même trouver pour le moins singulier que ce Nadia, le Secret de l'Eau Bleue ait garder, au fil du temps, une certaine aura d’excellence malgré ses nombreux points faibles. Pour être tout à fait franc, moi-même, je ne me l’explique nullement, cependant, quelque part, il se peut que ces fameux défauts, aussi importants soient-ils, aient été complètement contrebalancées par de nombreuses qualités qui, elles, sont indéniables, c’est un fait. Diffusé pour la première fois dans les années 90 sur la NHK, Nadia, le Secret de l'Eau Bleue repose sur un concept de Hayao Miyazaki, porté à l’écran par le sieur Hideaki Anno. Quand on sait qu’en plus, ce projet est fortement inspiré par l’œuvre de Jules Verne, on ne peut que partir avec un apriori positif. Studio Gainax oblige, la réalisation de Nadia est soignée et poussée. Si la série accuse désormais un peu son âge, elle l’a fait tel le bon vin et démontre une certaine prouesse technique dans l’ensemble  des épisodes. Le chara-design des personnages est atypique et ne sera pas sans rappeler celui d’Evangelion. D’ailleurs, sur ce point, certains protagonistes se ressemblent énormément entre les deux œuvres, que ce soit d’un point de vue physique ou psychologique. Par exemple, je ne peux pas m’empêcher de comparer Ritsuko Akagi avec Elektra, deux blondes au caractère taciturne amoureuses d’un homme mûr dont elles suivent les ordres. Concernant le background graphique de la série qui change régulièrement au gré des voyages de nos héros (Paris, Nautilus, Atlantis, l’Afrique), Gainax a mis les bouchées doubles. L’histoire débute dans le Paris du 19ème siècle et l’ambiance de la belle époque est plutôt bien retranscrite. Pour ce qui est du scénario, si les références à Jules Vernes sont naturellement légions, il faut tout de même reconnaitre que celui-ci possède quelques faiblesses et que le but du grand méchant est, pour le moins, folichon. Conquérir le monde. Oui, c’est du vu et du revu, c’est un fait. Si l’on fait fi de ce point négatif, le récit reste de très bonne facture et en regardant les premiers épisodes, on peut se dire que l’œuvre s’adressait avant toute chose au grand public avec ses personnages hauts en couleur, son côté aventure très prononcé et ses deux adolescents en tête d’affiche pour héros. Or, force est de constater que ce n’est pas vraiment le cas. Ainsi, la série comporte des passages très sombres et sanglants, contrastant complètement avec l’atmosphère joviale des débuts et le sieur Anno ne nous épargnera rien par ailleurs, aucune censure n’étant au programme, le sang fusera et la mort sera bel et bien au rendez-vous. Une bonne chose, au demeurant, même si, naturellement, lors de sa première diffusion en France, au début des années 90, il y eut bel et bien une censure importante qui nous priva de quelques scènes majeures et dramatiques – du coup, quel plaisir d’avoir découvert l’œuvre originale, quelques années plus tard, sur Game One. Les rebondissements, eux, et les cliffhanger sont plutôt légions et même s’ils sont plutôt classiques (qui n’a pas deviné dès le premier instant qui était le vrai père de Nadia), ils n’en restent pas moins efficaces et plaisants. Le mystère qui le Nautilus, Nemo, l’Atlantide et son peuple est lui aussi très intéressant à découvrir, d’autant plus que les informations filtrent au compte goutte, rendant les révélations de plus en plus intéressantes au fil des épisodes, ce, jusqu’à un final que l’on peut qualifier de vraiment cataclysmique. Bref, tout un tas de points positifs qui justifient, grandement, tout le bien que l’on peut penser au sujet de Nadia, le Secret de l'Eau Bleue, cependant, comme je l’avais souligné, il y a bien des défauts et ces derniers ne sont pas anodins… Ainsi, si le but du grand méchant est un peu trop classique à mon goût, il faut admettre que ce dernier est plutôt charismatique et que son armée Néo-Atlante donnera bien du fil à retordre à nos héros. Mais il y a pire, bien pire, les fameux épisodes se déroulant sur une île et qui sont une pure horreur. Allant du vingt-troisième au trente-quatrième épisode, ce qui, il faut en convenir, est long, très long, ces derniers rompent net avec la qualité scénaristique et graphique du reste du récit. Le cadre est donc l’île sur laquelle échouent Nadia et ses compagnons et on nous sert des épisodes vides de sens, lourds, inutiles. Mais pourquoi bon sang ? Afin de rentabiliser au maximum le succès d’une série qui connaissait alors un immense succès ? Si c’est cela, cela est bien triste tant ces épisodes sont le gros point noir d’une série qui aurait put frôler la perfection sans ces derniers… Quoi qu’il en soit et malgré ce sacré faux pas, Nadia, le Secret de l'Eau Bleue n’en reste pas moins comme étant une excellente série animée qui aura, au demeurant, connu un succès important et, selon moi, amplement mérité. Premier coup de maitre absolu du sieur Hideaki Anno qui aura tout de même connu quelques déboires avec les Studio Gainax et qui reprendra quelques unes de ses thématiques, plus tard, dans Evangelion en poussant le jusqu’au boutisme jusqu’à des limites jamais atteintes, nous avons là une œuvre majeure qui mérite, encore de nos jours, qu’on s’y attarde. Pour ses protagonistes, plutôt attachants et charismatiques, pour son ambiance, pour son coté dramatique, mais aussi, naturellement, pour les prémices mystico religieuses du sieur Anno et qui seront une constante dans toutes ses créations à venir…
 

Points Positifs
 :
- Une des plus grandes séries animées nippones des années 90, une œuvre certes pas parfaite mais qui aura connu un énorme succès au Japon, devenant, de fait, un véritable incontournable qui n’a rien perdu de sa force et de son intérêt malgré les décennies écoulées. Il faut dire qu’avec son univers fortement inspiré de celui de Jules Vernes, son ambiance a la fois amusante et dramatique et ses protagonistes hauts en couleurs, Nadia, le Secret de l'Eau Bleue est une saga qui mérite amplement le détour !
- Même si le sieur Hideaki Anno aura connu bien des déboires avec les Studio Gainax, force est de constater que cette série est son premier coup de maitre et que l’on découvre, ici, les concepts qui seront encore plus aboutis dans un certain Evangelion.
- Si l’ambiance générale est plutôt sympathique au départ et même si l’humour n’est jamais bien loin, au fil des épisodes, le scénario prend une tournure de plus en plus dramatique et certaines scènes sont pour le moins terribles pour ne pas dire très sombres.
- Des protagonistes nombreux et qui marquent les esprits dans l’ensemble, ce, des premiers rôles aux seconds couteaux. Petite mention, naturellement, à Nadia qui fut, pendant longtemps, le personnage féminin préféré des japonais.
- Pour ce qui est de l’animation si trois décennies, désormais, se sont écoulées, force est de constater que celle-ci a plutôt bien vieillit, c’est un fait.
- Même si le but du grand méchant est pour le moins basique puisque ce dernier ne souhaite que conquérir le monde, force est de constater que, parfois, les choses les plus simples sont les plus efficaces.
- Le plaisir de redécouvrir Nadia, le Secret de l'Eau Bleue sans la moindre censure.
 
Points Négatifs :
- Les onze épisodes qui se déroulent sur l’île déserte sont une pure horreur, tant d’un point de vu scénaristique que graphique. En toute sincérité, la série aurait fortement gagnée à se passer de cette longue partie inintéressante au possible et qui la dessert énormément.
- Hideaki Anno aura connu bien des déboires avec les Studio Gainax et cela s’en ressent au fil de la série puisque l’on devine tout de suite quels sont les épisodes où il a officié et quels sont les autres…
 
Ma note : 8/10

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