Low
Low
David
Bowie
1
- Speed
of Life (David Bowie)
2:46
2
- Breaking Glass (David Bowie, Dennis Davis, George
Murray) 1:51
3
- What
in the World (David
Bowie)
2:23
4
- Sound
and Vision (David
Bowie)
3:03
5
- Always
Crashing in the Same Car (David Bowie) 3:29
6
- Be
My Wife (David Bowie)
2:55
7
- A New Career in a New Town (David Bowie) 2:51
8
- Warszawa (David
Bowie, Brian Eno) 6:20
9
- Art Decade (David Bowie, Brian Eno) 3:43
10
- Weeping
Wall (David Bowie)
3:26
11
- Subterraneans (David Bowie) 5:39
Low
Musicien : David Bowie
Parution
: 14 janvier 1977
Enregistré : septembre
1976 – octobre 1976
Durée : 38:48
Genre : Art Rock, Ambient, Rock experimental
Producteur : David Bowie, Tony Visconti
Label : RCA
Musiciens :
David Bowie
: chant (2-6, 8,
10-11), saxophones (4, 11), guitare (6, 9–11), pump bass (6), harmonica (7),
vibraphone (9–10), xylophone (10), percussions programmées (10), synthétiseur
Arp 2600 (1, 10, 11), Chamberlin (1), synthés de cordes (1, 4, 9 , 10),
violoncelle sur bandes sonores (5), saxophone sur bandes sonores (7), piano (7,
9-11)
Brian Eno
: synthé Mini Moog
(2, 8, 9), Synthé ARP 2600 (3, 11), EMS Synthi AKS (3, 5), piano (7, 9, 11),
Chamberlin (8, 9), autres synthétiseurs (4, 14), chœurs (4), guitares traitées
(5), sons synthétiques (7)
Roy Young
: piano (1, 3–7),
orgue Farfisa (3, 5)
Carlos Alomar
: guitare
rythmique (1, 3–7), guitare solo (1,2)
Ricky Gardiner
: guitare
rythmique (2), guitare solo (3–7)
George Murray
: basse (1–7, 11)
Dennis Davis
: percussions
(1–7)
Mary Visconti
: chœurs (4)
Iggy Pop : chœurs (3)
Eduard Meyer
: violoncelle (9)
Peter (J. Peter
Robinson) & Paul (Paul Buckmaster) : Synthé Arp & Piano (11)
Mon
avis : Attention, la, je m’attaque a du lourd, du
très lourd même, car, a mes yeux, et depuis la toute première fois où j’ai
écouté cet album dans son intégralité il y a de cela bien longtemps, j'estime
que Low est, tout simplement, le plus grand disque de David
Bowie. Voilà, la chose est dite, l’affirmation est posée, c’est mon avis depuis
presque trente ans et même si le mince Duc blanc a sut nous offrir bien
d’autres chefs d’œuvres tout au long de sa carrière, selon moi, Low est
au-dessus de tout les autres car avec cet opus, Bowie réalise le chef-d’œuvre auquel on ne s'attendait
pas vraiment, il faut bien le reconnaitre. Ainsi, après l'excellent Station
to Station qui est, lui aussi, l’un de mes opus préférés du Mince
Duc Blanc et dont la qualité instrumentale et vocale renouait avec l'âge d'or
de la soul (mais qui ne plut pas franchement a sa maison de disques), l’artiste
s'engouffra alors dans la brèche allemande la plus avant-gardiste, histoire de
bouleverser et le rock et son style. Rien que ça ! Et, pour cela, après les
errances destructrices américaines, la starisation a l’extrême et la folie qui
ne rodait pas très loin, voilà que Bowie, sortant de la torpeur où l’avait
plonger un peu trop de poudre blanche, se met a rêver a nouveau d’Europe, de
cinéma expressionniste et de groupes électroniques allemands (qui a dit
Kraftwerk ?), nous offrant donc, avec son nouveau compère, l’ancien de Roxy
Music, Brian Eno, le génial magicien du son, le premier chapitre de ce que l’on
surnommera par la suite la fameuse Trilogie Berlinoise – ce
qui est amusant, c’est que seul Heroes fut enregistrer
véritablement a Berlin, mais bon, disons que c’est un détail – débutant donc
avec ce bien singulier album, Low, cet opus avec cette pochette où
l’on voit Bowie de profil – photo tirée du, comment dire, moyen L’Homme
qui venait d’ailleurs – sur un fond orangé du plus bel effet. Mais
plus que la pochette, depuis longtemps devenue culte, ce qui choqua principalement
plus d’un fan à l’époque, ce fut, bien entendu, le contenu. Ame froide dans un
corps en fièvre, pour moult raisons, Bowie était déjà l’inventeur de la
New-Wave avant même que celle-ci n’ai un nom, et c’est donc avec Low que
celui-ci et Brian Eno vont inventer la musique de la décennie à venir. Ainsi,
ce chef d’œuvre absolu, encore difficile d’accès pour le grand public de nos
jours, et qui, bien évidement, ne se vendit guère lors de sa sortie, marqua
indéniablement toute une époque mais aussi, ne l’oublions pas, marqua une
évolution notable dans la carrière de David Bowie. Une fois n'est pas coutume,
celui ci commence par un instrumental, genre qu'on retrouve sur près de la
moitié de l'album avec autant d'audace que de bonheur. Le très animé Speed
of Life qui détonne par ses accords implacables de batterie, et
constitue une chouette synthèse entre le funky le plus chaleureux et une veine plus
froide à la Kraftwerk, et dès ce premier titre, tout est dit ou presque car il
y a un avant Low et un après. La première face de l’album,
constituée de petites mélodies dansantes et acérées, des sortes de morceaux de
folk urbain sur lequel un Bowie plus immatériel que jamais pose une voix atone
et un regard désenchanté. Et après Speed of Life, donc, ode
instrumentale au mouvement, le héros explique a une petite amie qu’il ne touche
jamais (elle a un problème) qu’il vient de briser du verre dans sa chambre a
nouveau et fait pousser quelque chose d’horrible sur sa moquette – Breaking
Glass – et quand il quitte la chambre bleu électrique aux stores
métalliques de sa tour de verre, après avoir attendu la visitation du son et de
la vision – Sound and Vision – c’est pour s’accidenter dans la
même voiture non sans avoir vu un instant l’essence ramper et s’être demander
si – au hasard d’une de ses errances dépersonalisantes – c’est bien son pied
qui a presser la pédale – Always Crashing in the Same Car – .
L’homme-machine finira alors par se ranger et demande enfin une femme en
mariage – Be My Wife – et s’apprête à vivre une nouvelle
carrière dans une nouvelle ville – A New Career in a New Town –
dans un nouveau instrumental qui clôt la première face. Assez étonnant au
demeurant, la première partie de l’album, tranche radicalement avec tout ce que
Bowie avait fait jusque là, mais ces morceaux sont tous de petits bijoux, où la
guitare aiguë mais saturée tranche sur des nappes de synthés New Wave et des
lignes de basse ronflantes et dansantes. Etonnant donc, choquant pour certains
aussi, mais c'est tout de même la partie la plus abordable de l'album. En effet,
après ces morceaux dignes du génie de Bowie, la partie de bravoure se dévoile
enfin. Suite magique d'instrumentaux, parfois accompagnés d'une voix aux
accents incantatoires, et leurs froides harmonies réchauffées par le souffle
grandiose des arrangements signés Eno/Bowie. A New Career In A New Town,
trait d’union entre les morceaux disons pop et le reste de l’album, fait
embarquer dans un univers minimaliste, dépouillé même, mais où la moindre note
trouve sa place dans les battements continus de la basse. Une traversée de mers
inconnues qui se poursuit dans le très beau Warszawa, quoique peu
facile d'accès, dense, lent, mais qui laisse découvrir au final une légèreté
teintée d'une atmosphère japonisante (qu'on retrouvera d'ailleurs dans Moss
Garden sur Heroes). Les morceaux les plus déconcertants
s'enchaînent, jusqu'au final sublime, Subterraneans, peut-être un
des plus grands morceaux de Bowie avec son côté feutré, et puis ce saxophone
langoureux, aux notes à l'agonie, aux échos sensuels... Comment arriver à
obtenir un son aussi sensible et épuré à partir de machines peu aptes à dégager
autant d'émotions? Voilà au final la réponse géniale de Bowie, qui renouvelle
au passage ce genre si complexe qu'est le rock : en s'appropriant des moyens
techniques haut de gamme tout en évitant l'exercice de style. Car c'est une
véritable invitation au voyage que constitue Low, dans un univers
musical plein de formes et de couleurs, témoin d'une époque incendiée par le
punk, et qui bientôt basculera dans une New Wave peu ou prou plaisante mais qui
doit tant à cet album. Ode anti-commerciale, complètement géniale, qui, comme
je vous le disais précédemment, ne se vendit guère, Low marqua
son époque et toute une génération de musiciens qui s’en inspirèrent fortement
par la suite. Mais le résultat, souvent imité mais jamais égalé, ne fut bien
évidement pas a la hauteur. Quant a la maison de disque du Mince Duc
Blanc, RCA, horrifiée par ce cauchemar climatisé en forme de disque
de rock, elle proposera a Bowie de lui payer une nouvelle villa a Hollywood
pour qu’il y écrive un nouveau Young
Américains, mais il était trop tard : la révolution était en
marche, la Trilogie Berlinoise se poursuivra, toujours avec
Eno avec Heroes et Lodger, Iggy Pop, sous la houlette
de son admirateur, s’apprête a sortir deux albums majeurs et Eno, lui, son
sublime Before and After Science – tous ces disques plus ou
moins sortis au même moment, avec les mêmes musiciens, étant très liés – quand
à la New Wave, celle-ci s’apprête a conquérir le monde et renvoyer le punk et
le disco aux oubliettes de l’histoire. Indéniablement, Low aura
marqué, bien évidement, la carrière de David Bowie mais également l’histoire de
la musique en général. Bref, vous l’avez compris, Low est non seulement un monument de la musique expérimentale mais
aussi et surtout un très grand album qui est, certes, un peu méconnu du grand public
pas forcement connaisseur de l’œuvre du britannique, pas très abordable – j’en
conviens – mais qui n’en reste pas moins comme étant inoubliable et
exceptionnel pour tous ceux et celles qui ont, un jour, découvert ce pur chef d’œuvre
totalement inclassable et qui, bien des décennies plus tard, n’a rien perdu de
sa force…
Points
Positifs :
-
Indéniablement, un des plus grands albums de David Bowie et, en tous cas, le
plus stupéfiant de sa longue carrière. Il faut dire qu’avec Low, le
Mince Duc Blanc nous livre une œuvre qui n’a strictement rien à voir avec tout
ce qu’il avait fait auparavant, prend des risques considérables et, au passage,
nous offre un disque en avance sur son temps et qui en inspirera bien
d’autres : un pur chef d’œuvre, tout simplement !
-
Singulier opus que ce Low avec une première face composée de
courtes ballades pop assez étranges et d’une seconde qui comporte des morceaux
ambiant. Le résultat en aura choqué plus d’un mais reste inégalé à ce jour tant
l’ensemble frôle la perfection.
-
En s’inspirant des groupes électroniques allemands, en souhaitant revenir aux
racines européennes, en prenant pour compère un certain Brian Eno et en se
remettant totalement en question, Bowie nous invente ce que l’on surnommera par
la suite la New Wave, courant musical qui connu ses heures de gloire dans la
décennie suivante…
-
La partie ambiant peut étonner, de prime abord, cependant, elle nous livre de
pures merveilles comme Warszawa et Subterraneans.
-
L’apport de Brian Eno est fondamental, bien entendu.
-
Une pochette bien évidement culte.
Points
Négatifs :
-
Un album assez difficile d’accès, même pour bon nombre de fans de David Bowie.
Il faut dire que, même quarante ans après sa sortie, Low détonne
énormément dans le paysage musical…
Ma
note : 10/10
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