Le
Golem
Dans
le Prague du XVIe siècle, le rabbin Loew, à la fois philosophe et magicien, qui
a vu dans les étoiles l'annonce d'un grand danger pour les Juifs, fabrique une
statue d’argile dans laquelle il place le précieux mot de vie, le tétragramme sacré
du nom de Dieu, pour sauver le peuple juif. Il donne alors vie à une colossale
statue de glaise, le Golem. Le Golem a une force prodigieuse mais il ne doit
s'en servir que pour une mission pacifique. Peu de temps auparavant, l'empereur
Rodolphe II a publié un décret intimant aux Juifs de quitter la ville séance
tenante. Au même moment, la fille du rabbin, Myriam, tombe amoureuse de
Florian, un courtisan et messager de l'empereur.
Le Golem
Réalisation : Paul
Wegener, Carl Boese
Scénario : Paul
Wegener, Henrik Galeen
Musique : Hans
Landsberger
Production : Projektions-AG
Union
Genre : Fantastique
Titre
en vo : Der Golem, Wie er in die Welt
kam
Pays
d'origine : Allemagne
Langue
d'origine : allemand
Date
de sortie : 29 octobre 1920
Durée : 91
mn
Casting :
Paul
Wegener : le Golem
Albert
Steinrück : Rabbin Loew
Lyda
Salmonova : Miriam, la
fille du rabbin
Ernst
Deutsch : le rabbin Famulus
Hans
Stürm : le rabbin Jehuda
Max
Kronert : le serviteur du temple
Otto
Gebühr : l'empereur Rodolphe II
Lothar
Müthel : le chevalier Florian
Greta
Schröder : la jeune fille
à la rose
Loni
Nest : une petite fille
Mon
avis : Après vous avoir parlé, dans ma
critique précédente, du cultissime Nosferatu
le Vampire, chef d’œuvre absolu de l’expressionisme allemand de l’entre
deux guerres du sieur Friedrich Wilhelm Murnau, abordons à présent le cas d’un
autre incontournable du genre, Le Golem.
Œuvre de Paul Wegener, acteur et réalisateur extrêmement célèbre en Allemagne
au début du siècle dernier, ce long métrage, pour la petite histoire, fut le
troisième réalisé par son auteur au cinéma. Deux versions, donc, étaient parues
pendant la Première Guerre Mondiale avant que ne sorte, en 1920, il y a plus d’un
siècle donc, cette dernière qui, naturellement, est la plus célèbre et aura
marquer, a sa manière, l’histoire du cinéma mondial. Il faut dire qu’en s’inspirant
d’une légende juive datant du Moyen-âge, Paul Wegener nous aura livré une œuvre
pour le moins stupéfiante qui aura inspiré bon nombre de réalisateurs par la suite
et dont, naturellement, le plus bel exemple est le Frankenstein de la Hammer,
quelques années plus tard. L’intrigue, en elle-même, est plutôt simple. Nous
sommes a la fin du Moyen-âge, à Prague, et afin de protéger le peuple juif à
nouveau menacé de persécution par l’Empereur Rodolphe II, le Rabbin Loew décide
de donner vie à une imposante statue d’argile, lui insufflant la vie grâce à un
mot secret. Alchimiste et magicien, il n’hésite pas d’ailleurs dans une
séquence aussi mémorable que novatrice, à invoquer un terrible démon pour obtenir
l’information capitale. Dans un contexte historique plutôt proche du réel, le
film de Paul Wegener, aidé par Carl Boese emprunte radicalement le chemin de
l’allégorie et du fantastique transformant par exemple le fameux ghetto
d’autrefois en paysage terreux torturés où les habitants semblent littéralement
se fondre dans la masse, tandis que la magie est à priori chose commune, à l’instar
de cette superbe scène où, pour convaincre l’Empereur, le Rabin invoque une
fantasmagorie géante qui évoque curieusement la projection sur grand écran d’un
péplum à venir. Le film semble alors toujours avoir un pied dans le passé et
dans la fable, mais aussi toujours un pied vers l’avenir, annonçant des
décennies de récits de science-fiction, des centaines de lointains cousins
androïdes ou humanoïdes animés, mettant déjà en garde contre ces créations
futuristes dévoyées par une humanité égoïste, représentée, ici, par un
prétendant écarté qui cherche à se venger. Visionnaire et superbe, avec ses
décors grandioses, sans oublier, naturellement, son jeu pour le moins novateur
sur les effets de lumières et les effets spéciaux, Le Golem apparait donc comme étant non seulement un incontournable
du cinéma expressionniste allemand mais aussi et surtout, comme étant une œuvre
précurseuse qui aura inspiré une bonne partie du cinéma fantastique mondial.
Bref, vous l’avez compris, si vous êtes fans de science-fiction et si vous
souhaitez découvrir les origines de moult films de robots et de créations
humaines qui se retournent contre leurs créateurs, alors, je pense ne pas me
tromper en affirmant que le visionnage de ce long métrage est indispensable !
Points
Positifs :
-
Un des premiers films fantastiques de l’histoire du Septième Art et qui, malgré
le fait qu’il date de plus d’un siècle, n’a rien perdu de sa force et se doit d’être
vu par tout amateur du genre digne de ce nom qui ne pourra pas passer a coté de
ce petit bijou du cinéma expressionniste allemand de l’entre deux guerres.
-
L’histoire en elle-même est plutôt simple, du moins, elle apparait ainsi de nos
jours, cependant, en se remettant dans le contexte de l’époque, il faut tout de
même reconnaitre que cette fameuse légende du Golem aura inspiré bien d’autres
créations par la suite et que bon nombre d’œuvres de fictions lui doivent énormément.
-
Une adaptation plutôt fidèle de la plus célèbre légende du Golem, celle du Rabbin
Loew et qui, pour la petite histoire, est encore très présente dans les rues de
Prague, ce que pourra confirmer toutes les personnes qui ont eu la chance de
visiter cette ville magnifique.
-
En plus d’être aux commandes, le sieur Paul Wegener prête ses traits au Golem
et, ma foi, force est de constater que le rôle lui va à ravir.
-
Décors, costumes, jeux de lumières, ambiance : le cinéma expressionniste
allemand tient là un de ses plus beaux représentants !
Points Négatifs :
-
Bien entendu, Le Golem n’est
absolument pas un film destiné au grand public et il faut reconnaitre que, avec
son siècle d’existence, celui-ci, actuellement, n’est uniquement destiné qu’à
une petite frange du public que l’on qualifiera de connaisseurs…
Ma note : 8/10
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