samedi 15 mars 2025

Le Golem


Le Golem
 
Dans le Prague du XVIe siècle, le rabbin Loew, à la fois philosophe et magicien, qui a vu dans les étoiles l'annonce d'un grand danger pour les Juifs, fabrique une statue d’argile dans laquelle il place le précieux mot de vie, le tétragramme sacré du nom de Dieu, pour sauver le peuple juif. Il donne alors vie à une colossale statue de glaise, le Golem. Le Golem a une force prodigieuse mais il ne doit s'en servir que pour une mission pacifique. Peu de temps auparavant, l'empereur Rodolphe II a publié un décret intimant aux Juifs de quitter la ville séance tenante. Au même moment, la fille du rabbin, Myriam, tombe amoureuse de Florian, un courtisan et messager de l'empereur.
 

Le Golem
Réalisation : Paul Wegener, Carl Boese
Scénario : Paul Wegener, Henrik Galeen
Musique : Hans Landsberger
Production : Projektions-AG Union
Genre : Fantastique
Titre en vo : Der Golem, Wie er in die Welt kam
Pays d'origine : Allemagne
Langue d'origine : allemand
Date de sortie : 29 octobre 1920
Durée : 91 mn

Casting :
Paul Wegener : le Golem
Albert Steinrück : Rabbin Loew
Lyda Salmonova : Miriam, la fille du rabbin
Ernst Deutsch : le rabbin Famulus
Hans Stürm : le rabbin Jehuda
Max Kronert : le serviteur du temple
Otto Gebühr : l'empereur Rodolphe II
Lothar Müthel : le chevalier Florian
Greta Schröder : la jeune fille à la rose
Loni Nest : une petite fille
 
Mon avis :
 Après vous avoir parlé, dans ma critique précédente, du cultissime Nosferatu le Vampire, chef d’œuvre absolu de l’expressionisme allemand de l’entre deux guerres du sieur Friedrich Wilhelm Murnau, abordons à présent le cas d’un autre incontournable du genre, Le Golem. Œuvre de Paul Wegener, acteur et réalisateur extrêmement célèbre en Allemagne au début du siècle dernier, ce long métrage, pour la petite histoire, fut le troisième réalisé par son auteur au cinéma. Deux versions, donc, étaient parues pendant la Première Guerre Mondiale avant que ne sorte, en 1920, il y a plus d’un siècle donc, cette dernière qui, naturellement, est la plus célèbre et aura marquer, a sa manière, l’histoire du cinéma mondial. Il faut dire qu’en s’inspirant d’une légende juive datant du Moyen-âge, Paul Wegener nous aura livré une œuvre pour le moins stupéfiante qui aura inspiré bon nombre de réalisateurs par la suite et dont, naturellement, le plus bel exemple est le Frankenstein de la Hammer, quelques années plus tard. L’intrigue, en elle-même, est plutôt simple. Nous sommes a la fin du Moyen-âge, à Prague, et afin de protéger le peuple juif à nouveau menacé de persécution par l’Empereur Rodolphe II, le Rabbin Loew décide de donner vie à une imposante statue d’argile, lui insufflant la vie grâce à un mot secret. Alchimiste et magicien, il n’hésite pas d’ailleurs dans une séquence aussi mémorable que novatrice, à invoquer un terrible démon pour obtenir l’information capitale. Dans un contexte historique plutôt proche du réel, le film de Paul Wegener, aidé par Carl Boese emprunte radicalement le chemin de l’allégorie et du fantastique transformant par exemple le fameux ghetto d’autrefois en paysage terreux torturés où les habitants semblent littéralement se fondre dans la masse, tandis que la magie est à priori chose commune, à l’instar de cette superbe scène où, pour convaincre l’Empereur, le Rabin invoque une fantasmagorie géante qui évoque curieusement la projection sur grand écran d’un péplum à venir. Le film semble alors toujours avoir un pied dans le passé et dans la fable, mais aussi toujours un pied vers l’avenir, annonçant des décennies de récits de science-fiction, des centaines de lointains cousins androïdes ou humanoïdes animés, mettant déjà en garde contre ces créations futuristes dévoyées par une humanité égoïste, représentée, ici, par un prétendant écarté qui cherche à se venger. Visionnaire et superbe, avec ses décors grandioses, sans oublier, naturellement, son jeu pour le moins novateur sur les effets de lumières et les effets spéciaux, Le Golem apparait donc comme étant non seulement un incontournable du cinéma expressionniste allemand mais aussi et surtout, comme étant une œuvre précurseuse qui aura inspiré une bonne partie du cinéma fantastique mondial. Bref, vous l’avez compris, si vous êtes fans de science-fiction et si vous souhaitez découvrir les origines de moult films de robots et de créations humaines qui se retournent contre leurs créateurs, alors, je pense ne pas me tromper en affirmant que le visionnage de ce long métrage est indispensable !
 

Points Positifs
 :
- Un des premiers films fantastiques de l’histoire du Septième Art et qui, malgré le fait qu’il date de plus d’un siècle, n’a rien perdu de sa force et se doit d’être vu par tout amateur du genre digne de ce nom qui ne pourra pas passer a coté de ce petit bijou du cinéma expressionniste allemand de l’entre deux guerres.
- L’histoire en elle-même est plutôt simple, du moins, elle apparait ainsi de nos jours, cependant, en se remettant dans le contexte de l’époque, il faut tout de même reconnaitre que cette fameuse légende du Golem aura inspiré bien d’autres créations par la suite et que bon nombre d’œuvres de fictions lui doivent énormément.
- Une adaptation plutôt fidèle de la plus célèbre légende du Golem, celle du Rabbin Loew et qui, pour la petite histoire, est encore très présente dans les rues de Prague, ce que pourra confirmer toutes les personnes qui ont eu la chance de visiter cette ville magnifique.
- En plus d’être aux commandes, le sieur Paul Wegener prête ses traits au Golem et, ma foi, force est de constater que le rôle lui va à ravir.
- Décors, costumes, jeux de lumières, ambiance : le cinéma expressionniste allemand tient là un de ses plus beaux représentants !

Points Négatifs :
- Bien entendu, Le Golem n’est absolument pas un film destiné au grand public et il faut reconnaitre que, avec son siècle d’existence, celui-ci, actuellement, n’est uniquement destiné qu’à une petite frange du public que l’on qualifiera de connaisseurs…

Ma note : 8/10

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