mardi 2 avril 2024

Il était une fois en Amérique


Il était une fois en Amérique
 
New York, quatre tueurs de la mafia américaine sont à la recherche de David Aaronson dit Noodles, un gangster lié à la prohibition. Sa fiancée, Eve, dit ne pas savoir où il se trouve et est tuée. Fat Moe Gelly, propriétaire du bar que fréquente Noodles, est torturé et finit par indiquer où se trouve Noodles. Il est dans une fumerie d'opium, à l'arrière d'un théâtre chinois. En effet, Noodles essaye d'oublier la mort de ses trois amis Patrick Goldberg, Philippe Stein et Maximilian Bercovicz. Repensant a son passé, Noodles se souvient d’un camion brûlé et des cadavres des trois gangsters, dont celui de Max complètement carbonisé. Noodles, bouleversé, observe la scène à distance parmi la foule. Dans la fumerie, Noodles doit cependant s'en aller de toute urgence : deux des quatre hommes à sa poursuite font irruption dans le théâtre chinois. Prévenu par les tenanciers, il arrive à se réveiller et à s'échapper par une sortie dérobée. Il se rend au bar de Moe. Il sauve ce dernier, qui avait été passé à tabac et pris en otage, en tuant le troisième bandit, assassin d'Eve. Moe l'avertit que les gangsters sont déjà passés chez lui, lui laissant entendre le sort funeste qu'ils ont réservé à sa compagne. Noodles n'a plus rien. Ses amis et sa compagne sont morts, et il est en danger de mort avec des tueurs à ses trousses. Voulant fuir, il se rend à la planque contenant le trésor de la bande, située dans une consigne de gare en ayant au préalable récupéré la clé cachée chez Fat Moe. Mais dans la valise qui contenait le magot, de vieux journaux ont été substitués aux billets de banque. C'est donc sans un sou qu'il quitte précipitamment New York en prenant le premier autocar en partance. C'est ainsi qu'il part par hasard pour Buffalo, pour un exil qui ne prendra fin que bien des années plus tard.
 

Il était une fois en Amérique
Réalisation : Sergio Leone
Scénario : Leonardo Benvenuti, Piero De Bernardi, Sergio Leone
Musique : Ennio Morricone
Production : Rafran Cinematografica, The Ladd Company
Genre : Western, Guerre
Titre en vo : C'era una volta in America
Pays d'origine : Italie, Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 17 février 1984
Durée : 269 mn
 
Casting :
Robert De Niro : David « Noodles » Aaronson
Scott Tiler : Noodles jeune
James Woods : Maximilian « Max » Bercovicz / le sénateur Christopher Bailey
Rusty Jacobs : Max jeune / David Bailey
William Forsythe : Philip « Cockeye » Stein
Adrian Curran : Cockeye jeune
James Hayden : Patrick « Patsy » Goldberg
Brian Bloom : Patsy jeune
Larry Rapp : « Fat » Moe Gelly
Mike Monetti : « Fat » Moe Gelly jeune
Elizabeth McGovern : Deborah Gelly, la sœur de Moe
Jennifer Connelly : Deborah Gelly jeune
Tuesday Weld : Carol
Darlanne Fluegel : Eve
Treat Williams : James Conway O'Donnell
Joe Pesci : Frankie Minolti
Burt Young : Joe
James Russo : Bugsy
Danny Aiello : le chef de la police Vincent Aiello
Richard Foronjy : l'officier « Face de pet » Whitey
Amy Rider : Peggy
Julie Cohen : Peggy jeune
Estelle Harris : la mère de Peggy
Dutch Miller : Van Linden
Robert Harper : Sharkey
Richard Bright : Chicken Joe
Karen Shallo : Lucy Aiello, la femme du chef de police
Angelo Florio : Willie
Noah Moazezi : Dominic
Arnon Milchan : le chauffeur de la limousine dans laquelle Noodles viole Deborah
Clem Caserta : Al Capuano
Mike Gendel : Irving Gold
Mario Brega : Mandy
Marcia Jean Kurtz : la mère de Max
Marty Licana : le gardien du cimetière
Louise Fletcher : la directrice du cimetière
 
Mon avis :
 Après vous avoir proposé les critiques de Il était une fois dans l’Ouest puis de Il était une fois la Révolution, abordons, à présent, le cas du dernier volet de la célèbre et cultissime trilogie du grand Sergio Leone avec, bien entendu, ce chef d’œuvre absolu qu’est Il était une fois en Amérique. Ultime long métrage du réalisateur italien, son testament dont il consacra douze années de sa vie, notamment pour préparer le scénario adapté du livre The Hoods  d’un ancien truand, Harry Grey, Il était une fois en Amérique nous fait suivre le destin de Noodles sur trois époques différentes, régulièrement lié à trois amis dont Max et un amour pour Deborah qu'il a rencontre lors de sa jeunesse. Ultime testament qui fut pourtant massacré à sa sortie, notamment par les producteurs américain qui en modifièrent la narration et le coupèrent d'environ deux heures. Et pourtant.., que dire de cette immense et magnifique fresque ? Qu'entre autre, ici le mot Cinéma prend tout son sens. Chaque seconde, chaque plan, cadre ou image, sont d'une telle beauté, émotion et richesse durant ce voyage intemporel à travers trois époques. D'une justesse d'écriture, Il était une fois en Amérique revient sur le destin de Noodle à travers sa jeunesse où il faisait ses premiers pas avec une bande de gamin aussi débrouillarde qu'attachante, durant l'époque de la prohibition où il devient un gangster respecté et enfin lors de sa vieillesse et d'un retour sur les terres où il a grandit. Sergio Leone évoque son amour de jeunesse qui va le suivre toute sa vie, une relation faite d'attente, de déception, de cruauté et d'amour qu'il rend tour à tour touchante et naïve lorsqu'ils sont jeunes puis cruelle par la suite. Il s'attarde aussi sur les relations d'amitié qu'il nouera avec les gamins avec qui il a grandit et notamment Max, une tête brûlée qu'il admire lorsqu'il est jeune. Les personnages, leurs évolutions et les relations qu'ils entretiennent sont traités avec justesse, subtilité et passion. Chaque protagoniste est approfondi et révèle au fur et à mesure du film ses parts d'ombres et de lumières. A travers le destin des personnages, Sergio Leone traite de l'amour, de l'amitié, la trahison, la loyauté, de la vie et des dilemmes qu'elle nous propose ou encore de l'amertume et du regret. Séparé sur trois époques, elles sont toutes passionnantes, que ce soit la jeunesse où Leone capte à merveille les sentiments enfantins, leurs naïvetés et leurs visions de la vie, sachant les rendre particulièrement attachant, innocent et attendrissant, l'âge d'or de la prohibition ou la vieillesse. L'histoire est, tout le long passionnante, nous emmenant vers des horizons parfois inattendus dont on peut chacun y interpréter certains éléments et judicieusement traitée à travers un montage ingénieux. Le film est long et le rythme plutôt lent mais tellement passionnant. Il ne laisse strictement rien au hasard, chaque plan est intelligemment choisi et ses cadres sont régulièrement truffés de détails et d'idées. Il braque souvent sa caméra au plus près des personnages et en fait ressortir toute l'émotion et la dramaturgie à l'image des scènes de danses de Déborah enfant observé en cachette par Noodles, des différentes séquences de vies, de joies instantanées, de profondes tristesses, d'amitiés ou même de simples regards. Force est de constater que Il était une fois en Amérique est une œuvre forte et mélancolique, accentuée par une magnifique bande originale signée Ennio Morricone, composée bien avant le tournage. Souvent présente, elle colle toujours parfaitement à l'image et son envoûtante flûte de paon est inoubliable. D'ailleurs Leone avait déclaré que Morricone n'était pas son musicien mais son scénariste, cette phrase prenant ici tout son sens. Pour ce qui est du casting, Robert De Niro trouve là l'un de ses plus grands rôles. Il retranscrit à merveille toute la vie de Noodles son amour, ses amis et ses échecs. D'une sobriété exemplaire, il en fait ressortir toute l'émotion. Face à lui, James Woods est magistral, dans ce qui est l'un de ses plus grands rôles. Les jeunes acteurs sont naturels et touchants, tout comme Elizabeth McGovern. Bref, avec Il était une fois en Amérique, Sergio Leone signe un ultime film, un testament intemporel, mélancolique, magnifique et envoûtant. Un film sur la vie, ses dilemmes, sa cruauté, sa nostalgie ou encore sa recherche du temps perdu, un film où chaque seconde est riche et chargée d'émotion, bref, sans la moindre exagération, un véritable chef d’œuvre…
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands films de tous les temps, tout simplement. Il faut dire que Il était une fois en Amérique est un long métrage tout simplement parfait de bout en bout et qui, malgré son coté grandiloquent et ses prêt de quatre heures, s’avère être captivant de la première à la dernière minute. Grandiose, sublime, étonnant même par moments, celui-ci n’a rien perdu de sa force prêt de quatre décennies après sa sortie.
- Un casting que l’on peut qualifier sans peine de cinq étoiles et où Robert De Niro joue peut-être son plus grand rôle devant la caméra. Il faut dire que celui-ci est tout simplement dans ce rôle de perdant magnifique qui, finalement, aura tout raté dans sa vie.
- La bande originale d’Ennio Morricone est tout simplement somptueuse et colle parfaitement à l’ambiance mélancolique qui se dégage de ce film. Pour la petite histoire, celle-ci aurait été faite bien des années avant la sortie du film et Leone s’en était fortement inspiré pour son scénario.
- Une reconstitution historique superbe et qui nous replonge dans trois périodes différentes : le début des années 20, les années 30 et la fin des années 60.
- L’intrigue n’est pas présentée dans l’ordre chronologique mais ce n’est nullement un problème et, par ailleurs, c’est un vrai régal que de voir les nombreux liens fait entre les diverses scènes, même si celles-ci se déroulent dans des temporalités différentes.
- L’ambiance terriblement mélancolique et plutôt triste qui se dégage tout au long de l’histoire.
- Le coté envoutant, lié fortement à la fumerie d’opium, où le spectateur finit par se dire qu’une bonne partie de ce qu’il voit à l’écran n’est peut-être que le songe éveillé de Noodles ?
 
Points Négatifs :
- A moins de détester les films de gangsters, je ne vois pas quels défauts on peut trouver à ce film ?
- L’intrigue, ici, n’est pas présentée dans l’ordre chronologique et il se peut que certains aient un peu de mal avec ce choix narratif, même si, reconnaissons le, l’histoire en elle-même soit assez simple à suivre.
 
Ma note : 10/10

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