Heroes
Heroes
David Bowie
1 – Beauty and the Beast (David Bowie)
3:32
2 – Joe the Lion (David Bowie) 3:05
3 – Heroes (David Bowie, Brian Eno) 6:07
4 – Sons of the Silent Age (David Bowie)
3:15
5 – Blackout (David Bowie) 3:50
6 – V-2 Schneider (David Bowie) 3:10
7 – Sense of Doubt (David Bowie) 3:57
8 – Moss Garden (David Bowie, Brian Eno)
5:03
9 – Neuköln (David Bowie, Brian Eno)
4:34
10 – The Secret Life of Arabia (David
Bowie, Brian Eno, Carlos Alomar) 3:46
Heroes
Musicien
: David
Bowie
Parution
: 14 octobre 1977
Enregistré : juillet
1977 – août 1977
Durée : 40:36
Genre
: Art
Rock, Ambient, Rock expérimental
Producteur : David
Bowie, Tony Visconti
Label
: RCA
Musiciens :
David
Bowie : chant, chœurs, claviers, Chamberlin
guitares, saxophone, koto, tambourin
Brian
Eno : synthétiseurs, claviers, traitement des
guitares
Robert
Fripp : guitare solo
Carlos
Alomar : guitare rythmique
George
Murray : basse
Dennis
Davis : batterie, percussions
Tony
Visconti : percussions, chœurs
Antonia
Maass : chœurs
Mon
avis : Poursuivons les critiques de ce qui est, sans
aucune discussion possible, une des œuvres maitresses du sieur David Robert
Jones, plus connu sous le nom de David Bowie, je veux, bien entendu, parler de
la célèbre Trilogie Berlinoise. Ainsi, pour rappel, dans
ma critique précédente, j’avais chanter les louanges du non moins
légendaire Low, avec
sa pochette orangée, bien entendu, mais aussi et surtout, avec ce son venu
d’ailleurs, ses courtes chansons pour le moins singulières et ses longs morceaux
instrumentaux qui étaient littéralement aux antipodes de ce que nous avait fait
David Bowie jusqu’alors, faisant entrer celui-ci, et par la même occasion, la
musique, dans une nouvelle ère, celle qui dominera la fin des années 70 et une
bonne partie de la décennie suivante. A la manette de ce pur chef d’œuvre, deux
hommes, principalement, David Bowie, bien entendu, mais aussi le fantasque
Brian Eno, l’ex-trublion de Roxy Music qui, depuis son départ du groupe, nous
pondait de curieux albums que l’on pouvait sans peine qualifier d’ovnis
musicaux et qui, dans l’ombre, allait de plus en plus prendre d’importance dans
la scène musical britannique puis mondiale. Et la rencontre de ses deux
individus, franchement barrés chacun dans leurs parties, mais aussi et surtout,
avides de nouveautés et d’expériences musicales, allait donc accoucher, tout
d’abord, de Low, un disque qui horrifia la maison de disque du
Mince Duc Blanc, déjà passablement secouée par le morbide mais génial Station
to Station, puis, ensuite, car il est temps après ce très long
préambule d’y arriver, du disque qui nous préoccupe à présent : Heroes !
Pour la petite histoire, Heroes fut le seul album de la Trilogie
Berlinoise qui fut, effectivement, enregistrer à Berlin,
accessoirement, à quelques pas du fameux Mur (qui ne dira pas grand-chose aux
plus jeunes d’entre vous mais qui, pour ceux de ma génération, était une
réalité), ce qui, d’entrée de jeu, pose l’ambiance de la chose. Pourtant, si
pour ce qui est de cette fameuse trilogie, Lodger est
effectivement à part, on ne peut pas dire que Low soit
franchement différent : disons plutôt que par « Trilogie
Berlinoise », l’on affirme surtout le retour aux sources de Bowie avec
un intérêt marqué pour la musique européenne et plus particulièrement
électronique dont le fer de lance était, bien entendu, Kraftwerk. Cela étant
dit, car ce ne sont que de simples considérations sans importance, recentrons
nous sur l’album à proprement parler. Ce que l’on constate, lors de la première
écoute, c’est que Heroes est à la fois très semblable mais
également plutôt différent de son prédécesseur, Low. Déjà,
structurellement, les deux albums sont très proches avec une première face de
chansons et une seconde d’instrumentaux – plus ou moins, c’est ça. Ensuite,
d’un point de vu musical, Heroes est, comme il fallait s’y
attendre dans la ligné de son prédécesseur, et certains titres présents sur
l’un des albums auraient pu, parfaitement, se retrouver sur l’autre. Mais,
comme je vous l’avais signalé, les différences sont nombreuses, avec, déjà, des
chansons plus conformes avec l’idée que l’on peut se faire de la chose au lieu
et place des petites vignettes musicales, mais qui me plaisaient tant, de Low.
Ensuite, et ce n’est pas rien, l’arrivée d’un troisième larron qui vient
compléter le duo Bowie/Eno, le guitariste Robert Fripp, échappé de King Crimson
et complice de l’ancien de Roxy Music qui, avec son indéniable talent de
guitariste, mais aussi et surtout, par son gout, lui aussi, pour
l’expérimentation musicale, vient apporter la touche finale à la structure
sonore de cet album. Bowie, Eno et Fripp, la rencontre de ces trois hommes, à
la fois tellement proches et différents, apporte à Heroes sa
structure, ce son fait de guitares distordues et de synthés triomphants (mais
qui se contentent de rester à leur place, chose que beaucoup d’autres n’auront
jamais compris), et où plane, au-dessus de tout cela, l’inimitable et
enchanteresse voie d’un Bowie, plus héroïque que jamais. Bien évidemment, il y
aurait moult choses à dire et à redire sur cet album comme, pour ne parler que
de la plus évidente, la chanson éponyme : Heroes. A elle
seule, cet hymne à l’amour qui nous parle de deux amants qui s’embrassent près
du Mur de Berlin (en fait, le producteur Tony Visconti et sa maitresse, la
choriste Antonia Maass), mériterait presque un article à elle toute seule
tellement cette chanson est tout bonnement grandiose : point d’orgue de
l’opus, avec son mur du son et ses accents héroïques, Heroes est,
incontestablement, l’une des plus grandes chansons de David Bowie, mais aussi,
l’une des plus connues. Mais Heroes, l’album, pas la chanson, c’est
aussi la seconde face, qui, comme ce fut le cas avec Low, est
quasiment intégralement instrumentale et qui nous fait naviguer dans cette
vieille Europe décidément toujours aussi fascinante, et puis, histoire que l’on
comprenne bien que le mince duc blanc sait remercier ceux qui l’inspirent,
n’oublions pas le sublime V-2 Schneider, hommage à l’un des
fondateurs de Kraftwerk, groupe qui l’avait tant marquer. Quasi parfait de bout
en bout (je ne peux m’empêcher de titiller quant à la présence du sympathique mais
limité The Secret Life of Arabia qui clôt l’album alors que
celui-ci aurait mieux fait de se clore sur un instrumental), Heroes est
un très grand album de Bowie et, indéniablement, l’un de ses meilleurs, et ce,
même si ce n’est pas mon préféré – ah, je préfère Low et puis,
comment oublier Station to Station – même si dire cela est
plus que relatif. Un album grandiose, que tout amateur de musique digne de ce
nom se doit d’écouter au moins une fois dans sa vie et qui, pour la petite
histoire, et pour rappeler surtout que, décidément, avec notre brave Bowie, les
choses ne furent pas toujours simples, ne connut pas des ventes
exceptionnelles, bien au contraire. Mais bon, qu’importe la chose : après
tout, les plus grosses ventes ne sont pas forcément les albums qui resteront
dans l’histoire de la musique, quand a Heroes, sa place y est
depuis bien longtemps…
Points
Positifs :
-
Tout en reprenant le concept de Low, Heroes n’en
reste pas moins un superbe album surtout que, dans le cas présent, Bowie
abandonne les titres courts de l’album précédent pour des chansons plus
traditionnelles mais qui n’en restent pas moins de qualité. De plus, l’opus est
quasiment parfait de bout en bout, que ce soit pour ses chansons ou ses titres
d’ambiant qui occupent la seconde face.
-
La présence de Heroes, sans nul doute une des meilleures chansons
de Bowie, un titre magnifique, incontournable et qui prend aux tripes !
-
Brian Eno est une fois de plus au rendez vous et il est rejoint ici par son
compère Robert Fripp, ce qui est un plus indéniable a la qualité sonore de
l’album.
-
Après Low, Bowie nous propose de nouveaux titres ambiant et, ma
foi, force est de constater que ceux-ci sont excellents.
-
Une pochette que l’on peut qualifier de sublime, ce, malgré sa simplicité
apparente.
Points
Négatifs :
-
Le coté réédite qui est incontestable. En effet, structurellement
parlant, Heroes ressemble beaucoup à Low et
l’effet de surprise n’est plus au rendez vous.
-
Quel dommage d’avoir conclut cet album par le sympathique The Secret
Life of Arabia qui donne l’impression de tomber comme un cheveu dans
la soupe.
Ma
note : 9/10
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