Le Trône de Fer – Intégrale 1
Le
Trône de Fer – Intégrale 1
Le
royaume des Sept Couronnes vit depuis près de quinze ans sous le règne du roi
Robert Baratheon qui a mis fin à la lignée des Targaryen lors d'une rébellion
qui vit la chute du roi Aerys II Targaryen. Depuis près de neuf ans, après la
tentative de rébellion de lord Balon Greyjoy, le royaume est en paix et connaît
la prospérité apportée par l'été le plus long connu de mémoire d'homme.
Cependant, cette époque touche à son terme... Au-delà du Mur qui marque la
frontière septentrionale du royaume, d'étranges événements annoncent la venue
prochaine de l'hiver. Pendant ce temps, à Port-Réal, capitale du royaume, lord
Jon Arryn qui fut la Main du roi Robert lors des quinze premières années de son
règne, décède. Lord Eddard Stark, ami d'enfance du roi et seigneur suzerain du
Nord est pressenti pour lui succéder, malgré son aversion pour les intrigues de
la Cour. Mais un autre péril menace l'unité du royaume car, au-delà du détroit,
dans les cités libres, les derniers héritiers de la dynastie targaryenne
conspirent pour reprendre le Trône de Fer qui leur a été usurpé...
Le Trône de Fer – Intégrale 1
Auteur
: George
R. R. Martin
Type
d'ouvrage : Fantasy
Première
Parution : 06 août 1996
Edition
Française : 20 janvier 2010
Titre en
vo : A
Song of Ice and Fire – A Game of Thrones
Pays
d’origine : États-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Jean
Sola
Editeur : J’Ai
Lu
Nombre
de pages : 790
Mon
avis : Une œuvre est-elle capable de
changer votre vie ? En disant cela, j’ai tout à fait conscience qu’une
telle question peut paraitre pour le moins audacieuse et, fort probablement,
certains d’entre vous, qui liront ces quelques lignes, pourraient trouver que
je vais beaucoup trop loin cette fois-ci. Pourtant, cette interrogation, aussi
exagérée puisse-t-elle paraitre de prime abord, ne m’en parait pas moins
pertinente, car oui, je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais, d’un point
de vu personnel, certaines œuvres ont bel et bien changé ma vie. Alors oui, je
sais parfaitement que ce n’est pas un film ou une série, voir même un dessin
animé, aussi marquant puisse-t-il l’être dans la vie d’une personne, qui le
fasse vivre, lui apporte le bonheur ou le fasse tout simplement être heureux.
Enfants, famille, amis, relations diverses voir même travail, cela me semble pour
le moins plus important. La naissance d’un enfant, gagner au loto, la mort d’un
proche, un mariage, ce sont tout de même des événements autrement plus
importants que la lecture d’un roman, aussi bon soit-il, il faut en convenir. Pourtant,
si la naissance de mes enfants auront plus changer ma vie que tout autre
événement, c’est un fait, je considère sans peine que certaines œuvres, elles
aussi, ont jouer leur rôles, à diverses étapes de ces cinq décennies
d’existence et que, sans elles, sans leur découverte, leur contenu, ce qu’elles
m’ont apporter, je ne serais pas, aujourd’hui, l’homme que je suis, avec mes
gouts, mes passions, voir même mes qualités et mes défauts. Alors oui, selon
moi, une œuvre peut changer notre vie, et certes, si cela n’arrive pas tous les
jours, si oui, il y a plus important, que serions-nous sans ses romans, ses
films, ses séries, ses bande dessinées, ses disques, bref, sans tout ce petit
sel de la vie qui fait que nous sommes, avant toute chose, ce que nous sommes ? Et
donc, vous l’avez compris, Le Trône de Fer, sans la moindre discussion
possible, fait parti de ce genre d’œuvres et, justement, après un préambule qui
n’en finissait pas, il est temps d’aborder enfin ce qui nous intéresse
aujourd’hui, je veux, bien évidement, parler de ce qui est tout simplement
considérer par beaucoup comme étant l’une des œuvres de Fantasy les plus
importantes de ces dernières années, si ce n’est la toute meilleure, rien que
ça ! Exagération, effet de mode dut à la série qui, comme chacun sait,
connut un succès monstrueux et dont je vous parlerais bientôt ? Non, je ne
le pense pas. Mais comment convaincre quelqu’un qui n’aurait pas lu, qui
n’aurait pas découvert cet univers, ces personnages, ces intrigues toutes
droits sorties de l’imagination de son auteur, George R. R. Martin, considéré
par certains comme le Tolkien moderne ? Hérésie hurleront aux loups
(Stark) les fans du vieux maitre ? Eh bien, pour avoir lu les deux
auteurs, et tout en étant le plus objectif possible, chaque œuvre se valant et
n’étant, finalement et après mure réflexion, nullement comparable si ce n’est
par leur propre importance, cette comparaison ne m’apparait pas forcément
exagérée, bien au contraire. Martin, comme Tolkien, a su créer de toutes pièces
un monde, que dis-je, un univers crédible et magistral, des personnages en
veut-tu en voilà charismatiques en diable et une intrigue… ah, cette intrigue…
qui vous empêche tout simplement de reposer le bouquin tant que vous ne
découvrez pas la suite ! Pourtant, rares finalement sont les points
communs entre les deux œuvres, le contraire étant plutôt à souligner :
d’une part, chez Tolkien, nous avons un récit, voire carrément le récit
fondateur de tout un genre, l’Heroic Fantasy avec son manichéisme de bon aloi,
ses héros destinés à sauver le monde et ses méchants terriblement diaboliques,
tandis que chez Martin, oubliez tout de go les Elfes aux oreilles pointues, les
Nains et leurs haches, les magiciens barbus et les forces du mal car dans Le
Trône de Fer, la magie, les créatures fantastiques, si elles ont pu exister
ou existent encore, ne sont qu’à peine esquisser et le lecteur de se retrouver
davantage devant un récit plus proche du roman historique que de la pure œuvre
de Fantasy – d’ailleurs, quand on connait les références de Martin comme Les
Rois Maudits, la Guerre des Deux Roses ou le Mur d’Adrien, pour ne citer
que les plus importantes, l’on comprends mieux où l’auteur veut nous
entrainer : ici, pas de héros ni de grands méchants mais toute une flopée
de protagonistes, tout aussi importants les uns que les autres et que l’on
suit, chapitres après chapitres, selon le point de vue de chacun. Cette façon
de procédée, qui peut en troubler plus d’un, permet pourtant de suivre le
déroulement de l’intrigue selon le point de vu de protagonistes souvent
antagonistes dans le récit et est, accessoirement, une véritable bouffée
d’oxygène dans un genre pour le moins convenu en temps normal. Chaque lecteur
aura, du coup, ses préférences, selon ses personnages préférés et le fait que, suivant
ces fameux points de vue, tel protagoniste peut, d’un chapitre à l’autre,
passer presque d’un type bien à un véritable salaud est une façon de procédé
que je trouve pour le moins judicieuse et parfaitement bien trouvée. Bref, vous
l’avez compris, j’ai aimé, que dis-je, j’ai adoré ce premier volume (lu ici
dans sa dernière version dite intégrale qui reprend le format de parution
original, ce qui, selon moi, est une fort bonne chose) de cette exceptionnelle
saga qu’est Le Trône de Fer. Pourtant, tout ne fut pas aussi facile
au départ : tout d’abord, il est dans mes habitudes de ne jamais, mais
vraiment jamais me lancer dans la lecture d’une œuvre tant que celle-ci n’est
pas achevée, hors, comme chacun sait, pour ce qui est du cas présent, nous n’en
sommes pas prêt d’en connaitre la fin – et encore, la connaitront nous un jour,
suffirait que Martin meure et adieu celle-ci – pourtant, à force d’entendre
tellement de louanges au sujet de cette œuvre depuis tellement longtemps, je m’étais
laisser tenter, me disant qu’avec les quatre premières intégrales, j’en avais
au moins pour un certain temps. Ensuite, et ceci est valable pour tout nouveau
lecteur qui souhaiterait se lancer dans Le Trône de Fer : que
ce fut dur au début ! Ces changements de points de vue entre les
chapitres, le nombre gargantuesque de personnages principaux, secondaires, de
troisième zone, les familles, les régions, les ancêtres, les légendes m’ont
tellement embrouillé qu’il m’aura fallu une bonne centaine de pages pour que je
commence enfin à m’y retrouver – et encore, lorsque je m’étais attaqué au
second volume, par moments, il m’arrivait encore de tomber sur un protagoniste
sur lequel j’avais un doute – a quoi il faut ajouter la fameuse traduction tant
décriée du sieur Jean Sola qui n’arrange pas les choses : usant d’un
français au style plutôt ancien, la tournure des phrases, lorsque l’on est pas
habitué – ce qui est le cas de tout individu normal – a de quoi dérouter nos
pauvres neurones. Pourtant, avec le temps, je m’y étais habituer et je dois
avouer que, au bout d’un moment, celle-ci ne me posait plus aucun problème.
Pour finir, un petit avertissement s’impose : dans Le Trône de Fer,
ne vous attendez pas à de grandes scènes d’actions ou des descriptions de
batailles grandioses, ici, c’est surtout énormément de parlote entre
personnages, de pensées etc. Personnellement, cela ne me gêne pas mais un tel
procédé pourrait déplaire à plus d’un lecteur. Mais bon, ce n’est pas comme si
je ne les avais pas prévenus. Mais bon, malgré cela, comment ne pas reconnaitre
que l’on est captiver par les péripéties de Daenerys Targaryen, Jon Snow, Arya
Stark et le génialissime Tyrion Lannister, que le plaisir ressentit a la
lecture de cette œuvre est pour le moins incommensurable et que, reconnaissons
le, il est difficile de ne pas être extasier par les intrigues, les coups
fourrés et les divers retournements de situations qui ponctuent le récit ?
Pour cette première critique du Trône de Fer, je ne me serais guère
attardé sur celui-ci, ses personnages, cette intrigue et je tacherais de le
faire pour la suite, mais pour une première, j’avais décidément bien plus à
cœur de vous dévoiler mon ressenti sur cette œuvre, même si, pour cela, je me
serais un peu éparpiller dans tous les sens. Bien plus haut, dans cette
critique, je me demandais si une œuvre peut changer une vie ? La réponse,
vous la connaissez fort probablement : même si je relativise les choses,
même si, après tout, cela n’est qu’un roman, même si la vie fourmille de choses
autrement plus importantes, c’est un oui, un grand oui même ! Mais bon,
comment pourrait-il en être autrement ? Personnellement, des œuvres
géniales, il en existe des tas, mais aussi magistrale que ce Trône de
Fer, sincèrement, je dois les compter sur les doigts d’une main !
Points
Positifs :
-
Le premier volet de ce qui est, sans aucune contestation possible, une des plus
grandes œuvres de Fantasy de tous les temps, quelque chose d’énorme, de
quasiment parfait – du moins, pour ce qui est paru jusqu’à ce jour – et qui, en
toute franchise, tient absolument la comparaison, dans un genre différent, avec
un certain Seigneur
des Anneaux, c’est pour dire !
-
Les Starks, les Lannister, les Targaryens… Ned Stark, John Snow, Daenerys,
Tyrion, Cersei, James, Rob, Arya et beaucoup, mais alors beaucoup d’autres.
Nombreux sont les protagonistes dans Le Trône de Fer et, pour
la plupart, ils possèdent tous un charisme fou – oui, même ceux qui
apparaissent comme étant les méchants, indéniablement, une des grandes forces
de Martin.
-
Le choix de Martin de nous proposer, à chaque nouveau chapitre, le point de vu
d’un personnage – et ils sont nombreux. Ainsi, l’on suit, tout au long de cette
première intégrale, moult protagonistes franchement charismatiques et si le
style peut en perturber certains, au début, on s’y fait très rapidement et,
ensuite, c’est un pur régal !
-
L’impression que tout peut arriver et que personne, mais alors personne, n’est
totalement à l’abri de la mort – nombreux sont les protagonistes qui passent de
vie à trépas dans ce premier volet mais, bien entendu, cela est renforcé par le
décès de celui que l’on considérait comme étant le héros de l’histoire, vers la
fin de ce premier volet. Une mort qui en aura traumatisé plus d’un !
-
Un univers bien plus maitrisé qu’on pourrait le penser de prime abord, ce qui
renforce la cohérence de l’ensemble. Il faut dire que l’auteur à livrer, ici,
un travail monumental peu commun.
-
Nous sommes ici à des années lumières de la Fantasy à la Tolkien et, surtout, à
ses copieurs qui régnaient alors en maitre au cours des années 80 et 90.
Heureusement que George Martin est venu donner un magnifique coup de pied dans
la fourmilière à l’époque !
Points
Négatifs :
-
Un style de narration complexe et un usage de termes peu usuels qui peuvent, il
faut le reconnaitre, poser quelques difficultés au départ.
-
Il y a tellement de personnages, tellement de noms – souvent complexes – de
familles, de lieux, entre autres, qu’au début, il est quasiment impossible de
savoir qui est qui ou de deviner quel personnage prendra de l’importance ou
pas. Bref, la lecture du Trône de Fer est oh combien exigeante
et en laissera plus d’un sur le carreau !
Ma
note : 9,5/10
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