mardi 13 février 2024

La Sorcière des Neiges


La Sorcière des Neiges
 
Les Pics de Glace abritent dans leurs profondeurs les terrifiantes Cavernes de Crystal, royaume de la cruelle Sorcière des Neiges qui a juré de plonger la planète dans une nouvelle ère glaciaire. Les six hommes qui gardaient l’avant-poste des Pics de Glace ont été massacrés par une effroyable créature. En échange de cinquante pièces d'or, Big Jim le marchand vous confie la mission de débarrasser du monstre les régions alentour. C'est en vous lançant sur les traces de la terrible créature, que vous serez amené à affronter la Sorcière maléfique. Le sort du monde est entre vos mains. Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des créatures à combattre. Alors, bonne chance…
 

La Sorcière des Neiges
Série : Défis Fantastiques n°8
Auteur : Ian Livingstone
Illustration de la couverture : Les Edwards
Illustrations intérieures : Gary Ward et Edward Crosby
Titre original : Caverns of the Snow Witch
Traduction : Michel Zénon
Année de l’édition Anglaise : 1984
Sortie de l'édition Française : février 1985
Edition Française : Editions Gallimard (Folio Junior)
Nombre de paragraphes : 400
 
Mon avis : 
La première chose qui transparait en premier lieu de La Sorcière des Neiges, c’est son originalité peu commune. Certes, nous sommes encore à mille lieux des Défis Fantastiques les plus tardifs, pour ne pas vous parler des autres séries, cependant, pour une fois, le lecteur/joueur sort un peu des sentiers battus lors de cette aventure et, en toute sincérité, cela fait plaisir. Il faut dire que cette originalité est présente dans de nombreux points, ainsi, entre le fait que, au cours de l’aventure, on change à deux reprises d’objectif principal est une nouveauté dans la série – au début, sous les ordres d’un marchand, on se met en chasse d’un yéti, ensuite, ayant entendu parler de la fameuse Sorcière des Neiges, nous partons dans son antre avant de, une fois celle-ci vaincue, se lancer dans une véritable course contre la montre pour sauver sa peau. De tels changements scénaristiques sont peu communs et sincèrement, fort bien trouvés de la part du sieur Livingstone selon moi. Ensuite, autre surprise et de taille : la Sorcière est battue à la moitié du livre, et encore, dans un double affrontement entrecoupé d’une vingtaine de paragraphes environ – la aussi, cela surprend, et positivement. Autre surprise, pendant une grosse partie de l’intrigue, nous sommes accompagnés de deux compagnons qui certes, subiront le même sort que le pauvre Mungo dans L’Île du Roi Lézard (enfin, un directement, l’autre indirectement si l’on a fait La Forêt de la Malédiction), mais qui, au moins, ne dureront pas que trois paragraphes et donneront vraiment l’impression de servir à quelque chose. Si l’on ajoute à cela l’ambiance des deux tiers de l’aventure, qui se déroule dans le grand nord – la aussi, une première – même si la partie en extérieur a proprement parlée aurait peut-être méritée d’être un poil plus développée, sans oublier le fait que, dans le dernier tiers, pendant notre trajet vers le sud, nous avons droit à moult références aux autres œuvres de Livingstone et vous comprendrez, probablement, mon enthousiasme envers La Sorcière des Neiges. Pourtant, tout n’est pas parfait et dire que La Sorcière des Neiges est sans défauts serait probablement exagéré, c’est un constat que l’on ne peut nier. En effet, tout d’abord, et malgré tous les points positifs cités précédemment, il manque par moments un souffle épique, un petit quelque chose qui aurait fait de ce titre un incontournable, comme put l’être, par exemple, Le Labyrinthe de la Mort du même auteur, même si je dois reconnaitre que je ne suis peut-être pas tout à fait objectif en parlant de celui-ci ? Ainsi, si l’aventure démarre et se poursuit tout au long de l’intrigue sur les chapeaux de roue, cela concerne surtout la première partie de celle-ci, la fin étant parfois un peu trop poussive, l’aventurier que nous sommes se contentant d’avançant, péniblement et lentement en tentant sa chance tous les deux paragraphes – sur ce point, autant avoir un total de chance élevé si vous voulez allez au bout de ce livre. Ensuite, si dans l’ensemble, La Sorcière des Neiges est un bon Défis Fantastique, assez plaisant et original, le manque de grandes scènes marquantes comme il peut en avoir tant dans d’autres titres est un point hautement négatif qui joue en sa défaveur. Pourtant, que l’on ne se trompe pas : lorsque l’on fait la balance des pours et des contres, celle-ci penche du bon côté, c’est une certitude. Après, tout peut se jouer selon les propres gouts personnels des lecteurs, et un simple détail peut influer sur le jugement final : par exemple, les illustrations intérieures. Œuvre de Gary Ward et Edward Crosby, la première chose qui en ressort, c’est qu’elles sont pour le moins singulières et sortent largement des sentiers battus, toutes en angles et les traits marqués pour la plus part, et ce style, justement, aura déplu à bon nombre de lecteurs. Personnellement, sans crier au génie, j’apprécie celles-ci, mais bon, ce n’est pas le cas de tout le monde. Quoi qu’il en soit et sans révolutionner le genre malgré un coté plus original que ses prédécesseurs et tout un tas de petites trouvailles et d’idées assez plaisantes, La Sorcière des Neiges reste un bon Défis Fantastique, loin de bon nombre de chefs d’œuvres à venir, c’est une certitude, mais qui mérite tout de même de figurer dans toute collection d’amateur du genre qui se respecte – et, accessoirement, pas uniquement pour la compléter, l’histoire valant, selon moi, le détour.
 

Points Positifs
 :
- L’originalité, avant toute chose : en effet, ici, on sort un peu des sentiers battus avec une intrigue décomposée en trois parties distinctes – une chasse au Yéti, l’antre de la Sorcière puis la quête pour échapper a sa malédiction – qui était alors une première chez les Défis Fantastiques.
- Les dessins de Gary Ward et Edward Crosby peuvent choquer au premier regard, pourtant, leur style, peu commun, est plutôt plaisant en plus d’être original.
- Cela fait du bien de pouvoir jouer a une aventure où le sort du monde ne repose pas sur nos épaules.
- Le fait d’avoir deux compagnons pendant une grande partie de l’aventure et qui, surtout, ne trépassent pas en trois paragraphes comme le pauvre Mungo.
- L’affrontement avec la Sorcière des Neiges marque grandement les esprits, c’est un fait.
- Les références, sympathiques, avec les autres œuvres de Livingston et qui nous permettent, au fil des ouvrages, de mieux connaitre le monde où se déroulent toutes ces aventures.
 
Points Négatifs :
- Si l’aventure en elle-même est sympathique et original, il manque un certain souffle épique qui la rendrait incontournable, de plus, il y a trop peu de scènes véritablement marquantes dans ce titre.
- Vers la fin, on retombe allègrement dans les travers du sieur Ian Livingstone avec des choix de paragraphes qui peuvent, sans la moindre logique, nous conduire a la mort. D’ailleurs, mieux vaut posséder des caractéristiques élevées sinon vous succomberez a la malédiction de la Sorcière des Neiges.
 
Ma note : 7,5/10

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